Aîtres
De notre humanité que faisons-nous ?
Une aurore pour construire un matin de poussière.
Au crépuscule l'ombre
et nous marchons loin de nos aîtres.
Dans les décombres du jour un parfum,
une fleur, un enfant.
L'innocence grandit, trace une voix
et des pas que je suis.
Ils ne s'effaceront plus
puisque ton regard, ton sourire
me construit au matin.
Au soir, les ruines résonnent
de cris de joie, de détresse,
d'une main qui se tend,
d'un baiser qui se donne,
d'un corps outragé,
d'un cœur qui rayonne,
d'une mère qui pleure
et d'un père qui chante
pour semer des étoiles, des rêves,
peindre la nuit et une aube
si rouge de notre humanité.
Des canons tonnent au loin,
un homme ordonne.
Mais il rayonne toujours le cœur,
il résonne encore le jour.
Il résonne du chant du père
et du baiser donné ;
des larmes de la mère
et de la main tendue
de leur humanité,
du parfum de ta voix.
C'est peut-être cela être humain, être Toi.
De mon humanité, je n'ai rien fait.
Seulement aimer, même le tyran.
Seulement t'aimer, sans conditions.
Sur les ruines de nos aîtres,
l'ombre construit le matin.