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Esprits-rebelles
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17 décembre 2012

Demain

Demain...
Demain ne vient jamais ! Il n'y a qu'aujourd'hui.
Et aujourd'hui il pleut !
Ecrire...
Le cœur est vide, le corps fatigue.
Ecrire...
Mais il n'y a plus de mots,
ils se sont perdus en chemin.
Entre hier et demain,
les rêves s'éteignent, la nuit s'étend...

Ici et là, je lis...
Les nuages, la douleur.
Tandis que le monde pleure, 
j'ai perdu l'eau du ciel .
Je n'ai plus de larmes
pour abreuver mon âme...
A tâtons, je parcours le chemin.
Je cherche les songes, 
à pas menus, ils s'en s'ont allé.
Sans faire de bruit, le sable a effacé leurs traces.
Mais un éclat demeure,
dans une goutte de pluie.
Un sourire.
Alors demain, n'est peut-être pas si loin...

 

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12 mars 2013

Abla - Hassan Massoudy

"Jeune beauté qui laisse involontairement
Tomber les boucles de tes cheveux
Et tes longues tresses
Aussi noires que l’ébène.
Tu es semblable au jour
Que la nuit vient d’envelopper
Dans son obscurité,
Tu es comme l’astre argenté
Qui obscurcit les plus vives étoiles,
Tes charmes séduisent
Tous ceux qui t’approchent.
Ne me fais pas un crime de mon amour.
Je ne songe qu’à lui, je ne respire que lui.
Mais je le cacherai dans mon âme
Jusqu’au jour heureux
Où je pourrai m’écrier :
J’ai servi celle que j’adore.

 Si Abla était à moi pendant l'éternité
Mon amour s’accroitrait encore
Dans des proportions infinies"

Antara - Le poète du désert

 

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 Les calligraphies d'Hassan Massoudy disent la poésie des mots, les couleurs de la vie. Il les a associées à des textes, des légendes que sa plume est venue redessiner, enluminer. Trésors que l'on inspire du regard et qui inonde l'âme car il n'est pas besoin de connaître la langue arabe pour être pénétré par la beauté de ces traits.

Traditionnellement, la calligraphie arabe est tracée en noir. Hassan Massoudy a, tout à la fois, respecté la tradition et s'en est émancipé pour mieux l'élever, pour mieux chanter la poésie arabe. Il a amené l'art de la calligraphie dans le monde de la poésie, il a permis au plus grand nombre de la découvrir, de l'aimer, de s'en imprégner et aussi de s'en nourrir.

J'ai parcouru ce livre en goûtant chaque mot dessiné et la poésie du texte est venue enchanter mon cœur déjà ouvert par la beauté de chaque illustration.

 

 

 

.

6 septembre 2013

Yvo Jacquet

Ce cheval semble doté d'une force prodigieuse et la fermeté de ses rondeurs évoque sa jeunesse, sa fraîcheur. Il est à l'aboutissement de sa virginité tandis que le calligraphe achève la gestation de ses idées.
Il est confortable de rêver, jusqu'à ce que nos fantasmes deviennent réalité... C'est en un jour de révélation, que l'on choisit de s'engager ou non. Devant l'évidence, cheval et calligraphe se montrent à la hauteur, ils surmontent la peur et assument ce qu'ils ont toujours été. Porteurs d'eau, messagers de vérité.

 

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Calligraphie En avant

 

1 novembre 2013

Un matin D'Ô

Un matin d'Ô au bord du Pô,
les yeux dans l'eau, affleurent les mots,
notes de toi, de nos ébats,
de nos émois sur l'eau de soi.

De do en mi des doigts je suis
ce corps ravi, la trace en vie,
fleur de ton sceau, brûlante peau
brûlant mes mots au bord du Pô.

Ce n'est qu'un rêve, juste la sève
d'un grain folie, songe surgi
de mes écrits à la mi-nuit.

 

Flandrin, Hippolyte
Jeune homme nu assis au bord de la mer

 

 

10 octobre 2013

Soleil de sang

Le cœur pleure
des larmes de lumière
comme un soleil de sang
rayonne de l’amante
et s’épanche
en une fleur amère
au parfum délétère
d’une folie d’aimer

Un soir d’été
et c’est déjà l’hiver
incendié de leur cris
qui ont mis le feu au merveilleux
et noirci la terre
de leur désir de chair
Ils ont raillé l’amour
et interdit la mort

Comment pourrais-je mourir d’aimer ?

Le rouge enchâssé
pleure sur la lueur
d’une aube en devenir
Sur les cendres
d’un amour de lumière
Je ne peux mourir
ni éclater la nuit
en étoiles d’envie
Ils me l’ont interdit

 

Vitrail Marie-France Bermejo

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5 novembre 2013

Life

Las,
nul lieu ne s'offre où reposer en paix.
Nulle heure sans jour ni nuit.

La vie n'est qu'une comédie
Ni fureur, ni bruit juste la folie
d'une âme qui s'agite.

Au loin, une biche apeurée fuit
les chasseurs et les chiens
et leur désir de sang sans fin.

Dans cette course folle le cœur s'emballe
le corps éclate sous le feu
d'un coup de tonnerre, d'un éclair meurtrier.

Las,
je tombe, mais ne succombe point
et mes larmes n'y font rien.

 

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11 juin 2014

Esprits rebelles - Khalil Gibran

« Quand tu perds un ami cher, tu cherches autour de toi et tu en trouves de nombreux autres, alors tu finis par te consoler. Et quand tu perds tes biens, tu réfléchis et tu t'aperçois que tu peux en obtenir tout autant, alors tu finis par oublier. Mais quand tu perds la paix de l'âme, où peux-tu la retrouver, par quoi peux-tu la remplacer ? La main de la mort te frappe violemment, et tu es malheureux, pourtant chaque jour et chaque nuit tu sens la caresse de la vie, et tu es heureux. Le destin vient à toi par surprise, il te dévisage de ses yeux énormes et terrifiants, t'attrape le cou de ses griffes acérées, te jette brutalement à terre, puis te piétine de ses pieds crochus et s'en va en ricanant. Mais il revient vite vers toi plein de repentir et de regret, te relève avec douceur de ses mains gantées de soie, et te chante l'espoir, alors il t'émeut. Tracas et fatigues assaillent tes nuits puis s'évanouissent quand arrive le matin, ainsi tu reprends conscience et espères à nouveau. Mais quand ta raison de vivre est un oiseau que tu aimes ! Tu le nourris des graines de ton cœur et l'abreuves de la lumière de tes yeux, ta poitrine est son refuge et ta chaleur son nid, tu le regardes et le couves de tout ton amour, et voilà qu'il t'échappe, vole au-dessus des nuages puis va chercher un autre toit, sans que tu puisses espérer le voir revenir. Que fais-tu dans ce cas, dis-moi, que fais-tu ? Où trouver patience et consolation, comment faire renaître l'espoir ? »

 

 

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Poseidon's Mistress - Talon Abraxas

 

8 novembre 2013

Envol

 

Mon Ami,

Une fois de plus, je me tiens devant cette petite table qui connaît tous mes secrets.
Une fois de plus j'écris, interrogeant le silence, interrogeant ton regard. Qui d'autre pourrais-je interroger ? Tu es cette part manquante, ce plus que vif qui habite mon cœur.
J'écris sur les feuilles du vent, brise après brise, tu les liras. Me répondras-tu ?

Au dehors le jour décline et sème les étoiles sur le firmament de la jeune nuit. Elle s'habille de vermeil et d'or pour accueillir les rêveurs, ceux qui s'endorment, ceux qui se lèvent. Je trempe ma plume dans l'encrier de mes rêves et commence à tracer ces arabesques, ces ciselures de chines que tu aimais tant – qui te disaient l'aube au crépuscule, prélude à l'essor des lettres et des mots. Pourtant, avant que de voguer sur le souffle de la nuit, il leur faut tout d'abord se poser sur la feuille. Timides, craintifs, ils déploient leurs ailes et planent au-dessus d'elle, refusant de suivre l'encre qui s'écoule et tâche la page vierge. Alors je me souviens, je leur remémore ceux qui ont précédé et se sont envolés.

Je me souviens de l'océan, des vagues venues baigner mes pieds et m'inviter à un voyage sur l'écume du temps. Les cheveux tressés par le vent du large, enivrée d'embruns et de sel, j'aurais voulu les suivre. Ce soir là, c'est ton sourire qui m'a retenue par la main.

Il y a peu, je suis retournée dans le Jardin. Cela faisait longtemps que je n'avais pas poussé le petit portillon, que je n'étais pas venue m'assoir sur le banc de pierre au pied du jeune chêne. Les ronces ont envahi les abords. Ici et là, des épines noires ont semé leur prunelles acides tâchant l’herbe tendre.  Cependant, les pensées, vivaces, sont toujours là ! Elles me disent cette voix de l’autre côté de la bouchure, me rappelle le pont qui avait été construit, l’envol des papillons et celui des lucioles au crépuscule.

Le temps est passé. Petit à petit nous n’avons plus emprunté le pont. Le rossignol s’est tu. Est-il mort, ou seulement parti sous d’autres cieux, chanter dans d’autres jardins ? Je suis restée longtemps à l’attendre et j’ai oublié d’écouter et d’entendre. L’effraie dans la nuit, la huppe au petit jour. J’ai fini par quitter le Jardin, je m’y sentais trop seule, jusqu’à ce que le parfum des pois de senteurs qui poussent au milieu des ronciers m’interpelle et que j’entende une autre voix, quelque part de l’autre côté d’une autre haie.

J’ai trouvé quelques jeunes pousses de compagnons. Leurs fleurs frêles, roses ou blanches envahissent la colline lorsque vient le printemps. Dis-moi mon Ami, une seule fleur peut-elle porter le ciel ? J’ai pourtant vu les fleurs de marjolaine en feu, frémissante de vie, s’envoler. Pourquoi ne puis-je croire que leurs ailes puissent porter mon âme jusqu’aux nues ? J’ai vu aussi les buissons se couvrir de roses minuscules, mais si nombreuses qu’on ne voyait plus les épines. Je m’y suis blessée car je souhaitais les saisir et je les ai froissées.

Tu me manques, mon Ami. Ta sagesse, ta douceur qui effacent mes peurs. Quand serai-je libre de marcher à tes côtés ? Quand donc, le temps cessera-t-il de passer et d’écourter nos pas ? Tu ne me laisses pas t’enfermer et m’oblige à écouter. Puis-je écouter cette voix ?

Le jour se lève. Les mots enfin, se sont posés sur la plume, se sont égayés sur la page. J’ouvre le petit carré de lumière qui s’allume au-dessus de la table et souffle tout doucement.

 

 

 

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15 novembre 2013

Pensées

Le soir tombe, comme tombe une plume. Sans un souffle, sans un bruit. C'est l'heure où la nuit s'éveille, l'instant où, encore froissée de l'étreinte du jour, elle s'étire sur l'horizon encore pâle. Le chemin s'obscurcit, les arbres se taisent. Derrière eux, un pré et un carré d'eau. Retenue façonnée par des mains depuis longtemps disparues, miroir où se reflètent les peupliers tendant leurs longs doigts effilés vers les étoiles, sur l'onde.

Au bord de l'étang les bouleaux cueillent les pensées. Je m'assieds au pied de l'un d'eux et, adossée à son tronc rugueux, aux pages qui n'ont pas encore été récoltées, je laisse mes rêves s'imprimer sur les feuilles d'argent.

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Je songe à tous les voiliers qui se sont échoués sur les nuages. Coquilles de noix qui se sont abîmées dans l'amer de guerres fratricides, qui se sont perdues dans les brumes d'un monde autour duquel elles ont tourné en solitaire. Ce petit carré d'eau, lui, ne verra jamais l'écume du levant, ni les embruns du couchant. La terre le retient, le protège et l'enserre si bien que le seul sillage qu'il puisse connaître est celui d'un col vert.

Rien pourtant n'est plus libre que l'eau. Alors d'où me vient cette mélancolie ? Pendant que mes pensées prenaient forme, que les mots un à un se posaient, une profonde paix s'est glissée sur la campagne. Nul animal, nul tracteur ne se fait entendre. Ni meuglement, ni bêlement, pas même un oiseau. Diurnes ou nocturnes, ils se taisent face à une présence qui s'étend, dont je perçois l'essence, mais qui m'échappe toujours.

Un souvenir : une biche paissant dans le vallon. Tu marchais à mes côtés dans le silence de mon cœur. Ta voix, chaude, pressante avait ébranlé tout mon être. Je m'étais sentie redevenir enfant et seule cette biche avait su apaiser les remous de mon âme.

Si les navires s'échouent sur les nuages, peut-être est-ce parce qu'il n'y a pas de biches sur l'océan ? Ou peut-être est-ce parce que Ta voix ne porte pas si loin ? Comment désarmer les cœurs dans le fracas des vagues scélérates, dans le bruit des déferlantes ?

Les hommes se perdent à vouloir conquérir des rivages lointains alors que leurs voiliers ne trouvent plus leur côtes. Ils aspirent à pacifier les océans alors que la tempête rugit sur la mer intérieure et qu'aucun havre ne s'offre à eux.

Sur ce petit carré d'eau le sillage d'un col vert vaut bien celui d'un goéland ! Un bouleau blanc ne vaut-il pas un cèdre du Liban pour porter l'espoir d'un enfant ? Je rêve de terres lointaines où je marcherais à ton côté, mais je suis ici sur la terre des anciens rois. Ne chemines-tu pas avec moi ? Quelle est donc cette malédiction qui hantent les hommes et les femmes de ce monde ? Quand donc marcherons-nous là où se posent nos pas ?

Dans le ciel de la nuit qui se lève, le silence s'est mis à chanter. La biche est revenue paître dans le vallon. Nos regards se croisent un instant. Parfum d'éternité.

 

 

10 janvier 2014

Frontière

Frontière troublée.
Tandis que vous arpentez des chemins de certitudes,
je marche sur les sentiers noirs d’une humeur
qui s’éclaire sans crier gare
du sourire d’une fleur.

Trouble frontière,
entre jour et nuit, blanc et noir.
Le cœur s'enfle de larmes,
l'orage  éclate et inonde la terre
d’un rire exultant d’allégresse.

Vous connaissez la tristesse.
en elle, parfois on se noit.
Vous connaissez la joie
mais non combien elle oppresse.
Frontière troublante et troublée

par les traces de mes pas qui ne me suivent pas,
par l’ombre de l'esprit dans le noir de l’oubli,
par l'arrogance droguée de certitudes,
faisant vivre une frontière d’hommes en blanc
étouffant la déchirure d’une âme qui pleure.

Frontière.
Tandis que vous arpentez des chemins damés.
je marche au milieu des ronciers,
je marche à côté de moi-même
sur des chemins damnés.

 

Nu reflet

 

11 mai 2014

L'Amant sans amant - Mário de Sá-Carneiro

Je me suis perdu en moi
Parce que j’étais labyrinthe,
Et aujourd’hui, de moi,
Je ne sens plus que les nostalgies.

J’ai traversé ma vie,
Astre fou qui rêvait.
Dans la fièvre du dépassement,
Je n’ai pris garde à ma vie…

C’est toujours hier pour moi,
Je suis sans aujourd’hui ni lendemain :
Le temps qui déserte les autres,
Devenant hier, s’abat sur moi.

 

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José de Almada Negreiro

21 février 2014

Beautiful maladies - Leonard Ancuta

il n’y a aucun mot dans cette langue pour pouvoir dire
ce que je ressens.

sur les bords de la route un champ immense de tournesol
aux tiges asséchées, aux capitules tombées, toutes alignées dans la même direction
comme une immense démonstration faite par des aïeules décrépites, mourant de faim,
malades, comme une histoire de la douleur de l’origine au futur
qui englobe chacun de nous.

ensuite, une chienne écrasée par un poids-lourd, placardée sur l’asphalte comme une affiche
et un chiot qui attend aux yeux humides et patients d’animal,
qui guette le moment où des profondeurs de la chaussée montera à la surface
cette chose qui donne du volume aux corps, cette chose qui gonfle la peau, le thorax,
et qui nous fait respirer, nous bobine l’émotion dans une boule autobloquante
— le chiot attendait,
le corps écrabouillé sur l’asphalte ne se remplissait pas ni ne s’élevait.

j’ai traversé une seconde aussi longue qu’une vie, durant laquelle j’ai eu l’impression
que le temps n’existait pas et que j’étais malade
de la maladie la plus attirante de l’univers.

toutes les molécules de carbone de mon corps se décollent une à une
dans des fragments infimes de solitude et d’impuissance
et l’oxygène se libère tout seul comme les chevaux d’une machine à rêver des chevaux,
tous les animaux me paraissent petits
cette année.

Dans ma tête le nombre de choses dont je me souviens devient
inférieur au nombre de celles que j’oublie.
depuis quelque temps j’enterre
toujours plus de moi-même.

il n’y a pas de mots dans cette langue pour dire la même chose
que mon œil gauche dit à mon œil droit quand ils se ferment
dans la même seconde,
et en moi un immense excavateur déplace des pièces de mon corps
du passé
vers demain.

le méthane s’élève d’une tache sur la route qui était autrefois un chien,
de moi jaillit un arbre
où personne ne peut grimper.

Traduit du roumain par BogdanȚopan

 

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Piet Mondrian

nu există nici un cuvînt în această limbă care să spună ce simt.

pe marginea drumului un cîmp imens de floarea soarelui
cu vrejurile uscate, cu pălăriile în pămînt, toate aliniate în aceeași direcție
ca o imensă demonstrație a unor băbuțe decrepite, moarte de foame
bolnave, ca o istorie a durerii de la origini și pînă în viitor
care ne cuprinde pe toți.

apoi o cățea călcată de un camion greu, întinsă pe asfalt asemenea unui poster
și un cățeluș care așteaptă cu ochi umezi și răbdători de animal
pîndește momentul în care din străfundul șoselei va ieși la suprafață
lucrul ce dă volum trupurilor, acel ceva care umple pielea, toracele
și care ne face să respirăm, să ne strînge emoția într-un ghem autoblocant,
cățelul aștepta,
trupul făcut una cu asfaltul nu se umplea, nu se ridica.

am traversat o secundă lungă cît o viață în care am avut impresia
că timpul nu există și că sunt bolnav
de cea mai atrăgătoare boală din univers.

toate moleculele de carbon din trupul meu se dezlipesc una
cîte una în fragmente infime de singurătate și neputință
iar oxigenul se eliberează singur asemenea cailor dintr-o mașină de visat cai
toate animalele îmi par mai mici
anul acesta.

în mintea mea numărul lucrurilor pe care mi le aduc aminte a început
să fie mai mic decît al celor uitate.
de la o vreme îngrop
tot mai mult din mine.

nu există cuvinte în limba aceasta care să spună același lucru
pe care îl spune ochiul stîng celui drept atunci cînd se închid
în aceeași secundă
și în mine e un excavator imens, mută bucăți din trupul meu
din trecut
înspre mîine.

gazul metan se ridică de pe șosea dintr-o pată care cîndva a fost cîine
din mine răsare un copac
în care nu se poate urca nimeni.

Leonard Ancuta
 

3 juin 2014

Labyrinthe

Est-il un lieu où Tu n'es pas ?
Est-il une route qui m'éloigne de Toi ?
Voulant me détourner de Toi,
chacun de mes regards
me porte vers la lumière de tes pas.

Ton visage est dans les cieux
et Ton parfum dans le vent.
Ta voix bruit dans les feuillages,
Tes rires ruissellent avec la pluie
dont chaque goutte caresse mon âme nue.

Je voudrais boire l'eau du Léthé,
oublier la fragrance de tes sourires
qui faisait vaciller mes sens
et scintiller mes nuits
tremblantes de Tes jours.

Loin de Toi, je ne suis pas.
Auprès de Toi, je ne m'appartiens plus
et je me perds dans un labyrinthe sans fin
où mon cœur déraisonne
de ne savoir T'aimer pleinement.

 

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Le Labyrinthe

 

 

30 novembre 2014

Etreinte d'Eole

Le vent souffle et mes rêves s'envolent ;
mon âme se dénude comme les branches du frêne ;
l'être se tend, à l'étroit dans un corps
frémissant de désir sous ton regard,
sous la caresse de ton souffle.

Le vent rugit et les branches se courbent
et mon âme s'envole au firmament de toi,
étreinte par l'ardeur de ta voix ;

ma peau frissonne balayée par tes lèvres
humides d'un ciel de nuit où je me suis couchée.

Le vent retombe sur le corps de désir,
sur l'être nu, lové dans ta tendresse ;
sur le frêne qui danse sous un ciel automnale,
chuchotements de toi amenés par les rêves
qui se posent sur moi.

 

 

 

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Souffle d'un ange - Catherine RÉAULT-CROSNIER

 

11 février 2015

Offrande

A Toi, qui éclaire les ténèbres de mon âme
et justifie le néant.
A Toi,
dont le regard se détourne du ciel
pour consoler les hommes
et dont le cœur,
lumière dans la lumière qui m'effleure,
insuffle la Vie,
insuffle l'Amour.
A Toi, que je nomme Bien Aimé
car je suis née de ton souffle,
d'un murmure de Toi,
d'un silence inspiré.
A Toi, que je goûte en mon sein
et accueille dans l'ombre
d'une larme brillante d'un éclat d'étoile.
A Toi,
cet au-delà de moi.
Vers quoi m'élèverai-je
si je ne me tends vers Toi ?
Vers qui tournerais-je mon regard
si je n'ai le Tien pour miroir ?
Dans le désert,
des traces de Toi esquissent un chemin,
dessinent mes pas ;
mais j'ai le cœur tremblant d'effroi,
vide d'espoir, exangue de chants,
les chandelles se sont tues,
l'oliban s'est éteint.
Bien Aimé,
j'écouterai Ta voix,
j'écouterai le vent,
j'allumerai et la myrrhe et l'encens
comme une offrande à l'ombre
affamée de Ta Flamme.
Je me revêtirai de Toi
pour oublier le froid sanglant de l'hiver,
je laisserai Ta source s'écouler en moi
pour laver les blessures
et abreuver mon Être,
puis je m'en irai cueillir l’aube au crépuscule
pour Te l'offrir avant de me rejoindre.
 

 

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Aube sur les aretes d'Entreve

 

13 avril 2015

Trésor - Khâmûch

Dans la guerre et le sang
les Mongols ont détruit le monde, je le sais
mais la ruine recèle Ton trésor.
Quel malheur pourrait l'atteindre ?
le monde s'est brisé tout entier, je le sais,
mais n'es-Tu pas l'ami de ceux que la vie a brisé ?

Khâmûch ( Rûmî ) - La religion de l'Amour

 

Amour - Fahdy (Samir Malik)
Calligraphie - Fahdy (Samir Malik)

 

 

14 avril 2015

Qui es-Tu ?

Désert immaculé, étendue ultime
où s'abusent les âmes assoiffées,
es-tu une oasis pour se désaltérer ?

Danse, éternelle étreinte, soupir sacré esquissé,
faisant trembler le cœur au couchant,
es-tu un feu pour réchauffer ?

Quand souffle la tourmente,
que tourbillonnent les sables des songes
es-tu un toit où s'abriter ?

Quand je m'égare en moi
errant de mémoire en mémoire
es-tu une trace pour me guider ?

Quand l'écume du ciel
révèle tes traits en perles d'espoirs
es-tu une couche où reposer ?

Mon cœur te cherche, 
s'abreuve des larmes du matin
scintillantes d'espoir de te connaître enfin.

Mes mains caressent l'horizon
peignant tous les levants
d'une encre rougeoyante.

Elles tracent sur les aurores
l'indicible porté par le vent,
les entrelacs de mes rêves,

brumes où je me perds et me délite,
où je m'écoule dans le sablier
du temps de T'aimer.

De toute éternité Tu me trouves,
Tu envides mon âme éparse
et me tisses de Ton souffle.

 

 

 

Fileuse - Abdellatif Zine
Peinture - Abdellatif Zine

 

 

 

6 août 2015

Envol

J'avance prudemment
pour ne pas froisser les étoiles,
pour ne pas éparpiller le ciel.
J'avance à pas comptés
pour ne pas replier le temps.
Je me retiens de boire
l'effleur de ces doigts
qui m'attire à la Vie
à tire d'Elle, me détourne de moi
et me déploie.
Les ailes en désarroi,
je me pose un instant
dans le creux de tes bras.
Surtout ne les ouvre pas.
L'Envol se briserait.

 

 

le 30 07 2015 1

 

15 août 2015

Gyrophares

Au-delà des cris et des pleurs
l'horreur.
L'erreur de la faux.
La tôle est froissée,
La vie s'est brisée
au milieu du verre pilé.

Bête traquée aux abois,
on court en tout sens,
cherchant une issue
pour faire sortir la mort
car elle ne peut rester,
ne peux ôter la raison de vivre.

L'incendie se répand
dans une mare incarnat.
Mais le feu est éteint
ne reste que le noir d'un départ
précipité, hâtif, que l'on a pas voulu.
Les bras se referment sur le vide.

Des bras enserrent,
retiennent l'esprit qui vacille,
repoussent le non reniant le oui.
Le cœur bat à tout rompre,
mais rien ne se rompt.
Tout se disloque, se disjoint, se disperse.

Aucune issue au cauchemar
duquel on ne se réveille pas.
Aucun soldat ne l'empêchera.
Les sirènes hurlent les éclats
des cœurs qui restent sans voix,
des gyropohares étouffant la nuit.

 

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Image Internet

 

18 août 2015

Aimer

Aimer,
aimer à tout donner,
à cœur ouvert,
à corps épris
sans jamais rien prendre.
Aimer avec pudeur,
avec ardeur butiner les fleurs
de vivre à en mourir ;
Aimer au comptant,
avec pour paiement l'or
d'un tendre regard d'airain ;
Aimer avec patience ;

impatiemment s'offrir au jour ;
accueillir la nuit, l'Amour
rayonnant dans le noir ;
retrouver les étoiles scellées
sous les racines du ciel,
mussées au fond de la terre ;
Oublier l'espérance
piétinée par les guerres,
les créances de sang
contractées par nos pères,
les jeux de haine
où les je s'enchaînent ;
recouvrer l'innocence
du silence présent et t'aimer.
Sans retenue,
l'âme nue.

 

Freedom In Presence Worship Painting-Valerie Sjodin
Valerie Sjodin

 

 

 

8 février 2016

Verzeihung

- Ich hab' es nicht geschafft. Still zu sein !
- Rester tranquille ? De quoi parles-tu ? Qu'as-tu fait ?
- ...
- C'est la chanson d'Ophélie ? Tu es retournée près du saule !
- Ich hab' doch die Tür aufgemacht...
- Quelle porte as-tu ouverte ? 
- ...
- Oh, Mensch ! Ce n'était pas la porte de derrière qu'il fallait ouvrir !

- Comment est le jardin ?
- Immer noch in der Dunkelheit...
- ...
- Bist du traurig ?
- Non  ... Oui ... Je ne sais pas. Ainsi il y fait toujours aussi sombre...
Non, non  je ne suis pas triste ... En colère et blessée. Tu as trahi !
L'aurore est la clé pour achever d'ouvrir la porte des mondes. Tant que le voile d'obscurité reste déployé, aucun jour ne peut se lever.
Je sais combien tu aimes le chant d'Ophélie, mais l'écouter est dangereux. Cela libère la folie et brise l'être.
- Tut mir Leid meine Liebe...

...

- Que tu sois désolé ne change rien ! Tu l'as libéré...
C'est fait et je sais que tu recommenceras. C'est dans ta nature !

Ainsi, ils étaient tous là de nouveau. Tous les démons que j'avais eu tant de mal à maîtriser. Il avait suffit d'un souffle pour faire bruire une fois de plus les branches du saule et que j'entende à nouveau le chant d'Ophélie.
Aucun être ne reste éternellement enfermé. Mais puis-je impunément laisser libre cette créature ? Puis-je sans état d'âme faire courir ce risque à ceux que j'aime ?

Car elle mordra de nouveau, combien de temps résisterai-je à son chant ? Elle ne sait rien faire d'autre que déchirer et réduire la moindre parcelle de lumière en lambeaux. Elle éparpillera la raison, une fois encore. A cause de cette créature, j'ai affamé le feu en moi, j'ai éteint les ténèbres et  fermé toutes les portes pour confiner tous les démons. Je me suis enfermée pour ne plus nuire.
" Mach die Tür auf !" S'il n'y avait pas eu le souvenir de cette voix me répétant d'ouvrir la porte, je serai sans doute encore à l'abri.
Bin ich so unbeweglich ! Ich wollte nur schlaffen...
Il me faudra veiller cette nuit afin de ramasser chaque poussière de ténèbre, chaque éclat d'obscurité. Je devrais me rendre ensuite jusqu'au fond du jardin. Mais je n'irai pas voir le saule.

- Pourquoi a-t-il fallu que tu ailles là-bas ? POURQUOI ?
La faim dévore mes entrailles, de nouveau ; je brûle de désir et chaque inspiration est comme un incendie.
Ne me regarde pas ainsi ! Je n'irai pas jusqu'au saule. Je ne veux plus faire de mal.
- Schade !
- Dommage ? N'as-tu donc aucune pitié ?
- Aucune !
- Verdammt seist du !
- Oui, depuis le premier jour. La différence entre nous deux est que, moi, je sais être maudit. Toi, mein Schatz, tu sembles l'avoir oublié.
- Non ! Non, je ne le suis plus...
- Wirklich !
- Non. Et sais-tu pourquoi ?
- ...
- Ich verzeihe dir.
- ...
- Oui, ich verzeihe dir et c'est pour cela, parce que je te pardonne, qu'un jour je serai libre.

- Ah, l'espoir...
- Il n'y a pas d'espoir. Tu feras bien ce que tu veux de cette liberté.

 

Statue barque
La barque de pierre - Alcyan

 

30 mars 2016

Parle, toi aussi - Paul Celan

Sprich auch du,
sprich als letzter,
sag deinen Spruch.

Sprich –
Doch scheide das Nein nicht vom Ja.
Gib deinem Spruch auch den Sinn :
gib ihm den Schatten.

Gib ihm Schatten genug,
gib ihm so viel,
als du um dich verteilt weißt zwischen
Mittnacht und Mittag und Mittnacht.

Blicke umher :
sieh, wie’s lebendig wird rings –
Beim Tode ! Lebendig !
Wahr spricht, wer Schatten spricht.

Nun aber schrumpft der Ort, wo du stehst :
Wohin jetzt, Schattenentblößter, wohin ?
Steige. Taste empor.
Dünner wirst du, unkenntlicher, feiner !
Feiner : ein Faden,
an dem er herabwill, der Stern :
um unten zu schwimmen, unten,
wo er sich schimmern sieht : in der Dünung
wandernder Worte.

 

Parle toi aussi
parle comme le dernier
dis ton message

Parle -
Mais ne sépare pas le oui du non
Donne aussi du sens à ton message :
donne lui l’ombre.

Donne-lui assez d’ombre,
donne-lui en tant
que tu en sais autour de toi partagée
entre minuit et midi et minuit.

Regarde alentour,
vois, comment ce qui t’entoure devient vivant -
Par la mort ! Vivant !
Celui -là dit vrai, qui parle d’ombre.
Mais voici que s’étiole l’endroit où tu es ;

Maintenant où aller, à découvert d’ombre, où aller ?
Monte. vers le haut en tâtonnant.
Plus grêle tu deviens, plus méconnaissable, plus fin !
Plus fin : un fil,
où l’étoile veut descendre :
pour nager en bas, tout en bas,
là où elle se voit luire : dans la houle
des mots errants.

                    Traduction Gil Pressnitzer

 

Bandon by the Sea, Oregon 2014
Bandon by the Sea, Oregon 2014
 - Nathan Wirth

5 octobre 2016

Le Pèlerin de pierre

Pèlerin de pierre

 

–  Que fais-tu ici ?
 Je viens te voir.
 N'avais-tu pas assez de la folie ?
 Je te demande pardon. C'est moi qui était folle de croire que je pouvais vivre sans la sagesse, Fou.
...

 Et que veux-tu ?
 Reprendre mon errance. Faire quelques pas avec toi.
 Alors marchons.
...

– J'ai vu un pèlerin sur la mer. Immobile, il avançait dans les flots tumultueux. Il était seul et pourtant, lorsque l'eau refluait, nombreux étaient ceux qui l'accompagnaient. Et lorsque la nuit venait, une église s'élevait là où, quelques heures plus tôt, il se tenait. A ses côtés, j'étais seule et pourtant je ne l'étais pas. Tu étais avec moi, ainsi que bien d'autres qui demeurent en mon cœur. Cela m'a fait me demander ce qui fait le lien entre les êtres.  

– En amitié comme en amour, il y a des désirs, des attentes. Le plus souvent, l'autre comble un manque en étant une des pièces du puzzle de notre vie, parfois il suscite la curiosité, nous interpelle ou nous questionne.  
–  Mais, une fois le manque comblé, une fois la curiosité satisfaite, qu'est-ce qui fait la profondeur d'un lien  ? Pourquoi perdure-t-il ou s'achève-t-il ?

Toutes les rencontres que je vis s'inscrivent dans la fugacité de l'instant. Je me souviens d'un jeune homme, en pèlerinage vers lui-même, de la nuit illuminée par ses rires et ses aventures. Nous lui avions offert le gîte. Il nous a donné bien plus. Nous nous sommes quittés sur la promesse de renforcer le lien qui s'était tissé. Que pouvons-nous contre les tourbillons du temps et de la vie ? Je ne peux témoigner, comme certains, d'un lien tissé sans attaches, dessinant une histoire commune.
Même dans le monde virtuel, que l'on appelle la toile,
d'ami je n'ai que toi, Fou ! Qu'est-ce qui fait que les liens que je tisse se défont immanquablement ?

 Peut-être ne fais-tu pas les bon nœuds ?
Le monde d'aujourd'hui est à la fois tangible et virtuel. La virtualité, bien qu'impalpable, est une potentialité indubitable. En théorie, les liens peuvent s'y multiplier à l'infini et cependant, de même qu'une rencontre, aussi riche soit-elle dans l'échange et le partage, ne débouchera pas forcément sur une relation durable, de même certains liens virtuels n'ont pas vocation à s'incarner quand d'autres, au contraire, attendent le face-à-face dans le monde tangible pour prendre pleinement leur essor.
Lorsqu'elle est de cœur à cœur, la rencontre est toujours réelle et le lien que tu ne vois plus n'a pas pour autant disparu. Certaines rencontres sont une collision, d'autres une aventure ; certaines durent le temps d'un battement d'aile, d'autres suivent le cours d'une vie. Toutes relient à soi-même et participent d'un accouchement de l'âme ; ainsi il est des liens qui, éphémères, ont pour seule fonction de déclencher une mue et d'autres, plus pérennes qui contribuent à l'érection de l'Être, à son enracinement.

 Tu dis que les rencontres nous relient à nous-même. Mais très souvent, les liens que nous nouons ne sont que des attaches, voir des chaines. Peut-on tisser des liens à la manière du Petit Prince et du Renard ? Aimer sans entraves et donner vie à ce mouvement  pareil à celui des blés caressés par la brise ? Un mouvement qui, comme le suggère Vildrac, fait que deux épis qui se frôlent engendrent une vague qui fera se frôler d'autres épis jusqu'à l'autre bout du champ, créant ainsi dans les cœurs un souvenir-lumière, un souvenir-arc-en-ciel allumant l'azur un instant ? L'Autre, même absent, même loin devenant celui qui donne une tonalité particulière au monde ?  Et qu'en est-il du lien étrange, et dérangeant souvent, entre le serpent et le Petit Prince ?

 L'humain est " un animal social " qui a besoin du regard de l'autre pour s'édifier. Seul, sans personne pour le toucher, pour le regarder, il meurt. Tout au long de la vie, le besoin est irrésistible de se confronter à un autre soi. L'alter égo n'étant pas un clone de soi-même, mais l'autre qui rend la réalité du "Je suis" effective, sensible. Comment pourrais-tu savoir qui tu es, si un autre ne venait te questionner et confirmer ou infirmer ton ressenti ?
En réalité, ne fuis-tu pas l'Autre ? A cause de cela qui risque de te révéler ?

 Peut-être as-tu raison. Sans doute est-ce pour cette raison que je reprends immanquablement le chemin vers toi ! Parce que, toi, je  ne te redoute pas.
...

 Ce qui nous lie est impalpable et perdure malgré mon insoumission. Mais tu te refuses à être serpent pour moi.
 Je ne peux être renard et serpent à la fois ! Je ne suis qu'un fou !
 Hum, très drôle...
 C'est toi qui es amusante. Te prendrais-tu pour le Petit Prince ?

 

 

27 octobre 2018

Wang Wei

Wang Wei
Image Internet

 

L’atmosphère de l’automne est limpide et lointaine.
Je ne me sens plus loin des hommes.
Je me réjouis de voir les hérons sur la grève,
En même temps que les monts sortant des nuages.
Les flots limpides s’agitent vers le soir,
Le clair de lune brille et va cesser.
Cette nuit, appuyé sur ma rame unique,
Indécis, je voudrais ne jamais rentrer

Wang Wei
                                                                             Traduction Liou Kin-ling

 

21 décembre 2016

Grâce

Il est des mémoires oubliées qui s'invitent au lever.
Réminiscences tapies au fond de la nuit,
faites de cris, de larmes et de sang,
outrages qui soufflent une rage d'être ainsi encagés.

Rendre grâce, rendre l'âme et puis
se relever, hagard.
Hagard,
marcher pour oublier ;

hagard,
tomber, le souffle coupé ;
hagard,
se laisser inspirer pour enfin expirer.

 

th
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La poésie est un chant et une parole.
C'est une parole qui parle à la parole de l'homme et qui permet, si elle est entendue, la part miraculeuse de l'existence - Gabriel Mwènè Okoundji -



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