Corps à corps
Corps accords des cœurs
à l'heure où s'éteignent les lampions de la nuit.
Les lèvres murmurent dans le vent
les papillons de vie qui viendront se poser
sur les seins tendus d'amour,
béants de chavirer dans la nudité.
Corps à corps aimants.
L'ombre tout contre la lumière
épouse les cœurs essoufflés de s'aimer.
Les mains dessinent le jour,
touché ardent sur la harpe de l'être,
encore vibrant d'une brune à la chevelure d'argent.
En ré mineur, la toile se tisse
et s'emperle d'eau vive,
de sève jaillissant des entrailles de l'âme.
Peau contre peau, je m'accorde à ton corps,
chair contre chair, je me dépouille et te révèle.
Tu me dénudes de ton feu.
Corps à cœur vivant.
De l'impudeur des amants
émane la source première surgie du premier âge.
Je t'embrasse et t'enlace, tu te dresses et m'élèves.
Je me cabre et me tends, tu me combles et m'apaises.
Tu m'accordes à l'aurore qui déshabille le ciel.