Tout est paradoxe
- Mieux que la vie, l’amour. Mieux que l’amour, la mort. Mieux que la mort, la vie.
Où est mon cœur ? Perdu dans sa toilette ?
L’Ego, cette outre avide pleine de cris et d’insolence
coule à flot dans le jour poreux
comme l’eau dans son silence transparent.
Comme l’instant liquide de l’aveu inaudible.
Quelqu’un en moi déchire l’illusoire battement de la lumière.
Sais-tu comment dans l’aube d’un désir criard,
comment se répare le corps
lorsqu’il fronce comme une page froissée ?
Et, cette odeur de gésine brièvement alliée à la parole,
L’entends-tu s’enraciner dans le dire ?
Demain, aujourd’hui à paraître.
La fumure d’exils amoncelés, la chute après le souffle.
Le ferment dans la poitrine s’efface
à la bouche de la hyène mordante du désir,
sur l’onde courte et l’aveugle citerne de la voix.
Mon chant est un hurlement, mon corps une inscription.
Je suis passeur dans la clarté mûrie.
Je suis cascade au fond de mon bois tari.
Je suis le déplacement où frémit le rinçage,
et la cendre tremblante de mon levain.