Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Esprits-rebelles
Esprits-rebelles
Archives
12 mars 2013

Abla - Hassan Massoudy

"Jeune beauté qui laisse involontairement
Tomber les boucles de tes cheveux
Et tes longues tresses
Aussi noires que l’ébène.
Tu es semblable au jour
Que la nuit vient d’envelopper
Dans son obscurité,
Tu es comme l’astre argenté
Qui obscurcit les plus vives étoiles,
Tes charmes séduisent
Tous ceux qui t’approchent.
Ne me fais pas un crime de mon amour.
Je ne songe qu’à lui, je ne respire que lui.
Mais je le cacherai dans mon âme
Jusqu’au jour heureux
Où je pourrai m’écrier :
J’ai servi celle que j’adore.

 Si Abla était à moi pendant l'éternité
Mon amour s’accroitrait encore
Dans des proportions infinies"

Antara - Le poète du désert

 

58_1427

 

 Les calligraphies d'Hassan Massoudy disent la poésie des mots, les couleurs de la vie. Il les a associées à des textes, des légendes que sa plume est venue redessiner, enluminer. Trésors que l'on inspire du regard et qui inonde l'âme car il n'est pas besoin de connaître la langue arabe pour être pénétré par la beauté de ces traits.

Traditionnellement, la calligraphie arabe est tracée en noir. Hassan Massoudy a, tout à la fois, respecté la tradition et s'en est émancipé pour mieux l'élever, pour mieux chanter la poésie arabe. Il a amené l'art de la calligraphie dans le monde de la poésie, il a permis au plus grand nombre de la découvrir, de l'aimer, de s'en imprégner et aussi de s'en nourrir.

J'ai parcouru ce livre en goûtant chaque mot dessiné et la poésie du texte est venue enchanter mon cœur déjà ouvert par la beauté de chaque illustration.

 

 

 

.

Publicité
12 mars 2013

Chemin de l'Être

Quel élan nous fera oublier ce que nous ne sommes pas, et pourtant nous résignons à être ?
C’est la beauté qui pourra nous détourner de nous-mêmes, pour que notre âme puisse grandir et cheminer vers son Orient.
Qui nous dira la beauté, sinon ceux qui ont délaissé le cocon de leurs certitudes, désireux de s’habiller leur cœur transi par la carence d’être ?

Grâces soient rendues à tous ceux qui osent souffrir pour le beau,
âmes bien-veillantes et attentionnées en quête de l’or d’un regard, et de la plénitude d’un silence partagé.

..................................................................... Alcyan

ardh

Calligraphie de Hassan Massoudy

2 mars 2013

Si tu entends

si tu entends...
si tu écoutes...
alors tu sauras la brise
tu sentiras la caresse exquise
de la Vie souriante insoumise
si tu entends
si tu écoutes...
le livre du vent te parlera,
t'effleurera du secret des amants
te chuchotera en fil d'or et d'argent
la joie d'être Libre comme un enfant
si tu entends...
si tu écoutes...
alors...

...................Ismalia
...................Impuissance

26 février 2013

Mangez, je n'ai pas faim...

Guilhermina, Mãezinha, vòvò..

"Mangez, je n'ai pas faim!"..
Mãezinha, ton triste regard
Etait alors mouillé du désespoir
De la misère, de la violence et du noir...
Ton ventre pleurait comme les nôtres
De la faim, de la peur, du froid..
"Mangez, je n'ai pas faim!"
A la lumière incertaine et chancelante
Posée sur la table de bleue souffrante
Tu nous offrais ta soupe, ton pain..
"Mangez, je n'ai pas faim!"
Notre pauvreté en partage
Etait pour d'autres un ombrage...
Sur les plaines du Tage,
Sur ses flots, ses vertes rizières
Planent les pleurs des pauvres
Décorant de tristesse ses rivages
"Mangez, je n'ai pas faim!"
De la maisonnette tremblante
Montaient parfois, terribles, poignantes,
Nos peines, nos peurs, nos angoisses
Déchirantes..
Tant de coups, de cris, de pleurs!...
Quand la pauvreté se fait violente,
Quand la silencieuse pudeur,
La terrible misère noirceur,
Se taisent et se cachent,
Gémissent nos coeurs en partage...
"Mangez, je n'ai pas faim!"
Loin du Tage, loin de ses rizières,
de sa verdure amère, de ses rivages,
Notre famille a cherché refuge
Pour s'éloigner du naufrage.
Mãezinha,
Aussi loin qu'aille ma mémoire
J'ai vu ton coeur drapé de douleur grise et noire
Juste clairsemée, ici et là,
des couleurs arc-en-ciel de l'espoir..

"Mangez, je n'ai pas faim!"
A Guilhermina, femme et mère
J'offre un chant-prière:
Que dans sa Terre elle soit en Paix et Lumière!
Que pour ses aimés Vivants la Fraternité et l'Amour
Soient des sourires, des mains tendues,
Des partages généreux, sans trompettes ni tambours,
Que les graines qu'avec son mari ils ont semées,
Devenues arbres à leur tour enracinés,
N'oublient jamais de Pardonner et d'Aimer!

"Mangez, je n'ai pas faim..."

Saudades, Mãezinha...

....................................Ismalia
 ...................................Mots d'un soir

 

3 février 2013

Une goutte de rosée - Khalil Gibran

Un matin à l'aube, quand le ciel était encore pâle, ils marchaient tous ensemble dans le Jardin, regardaient vers l'Est et demeuraient silencieux en présence du soleil levant.

Et au bout d'un moment Almustafa désigna l'astre de la main et dit : L'image du soleil du matin dans une goutte de rosée ne vaut pas moins que le soleil. La réflexion de la vie dans votre âme ne vaut pas moins que la vie.

La goutte de rosée reflète la lumière parce qu'elle fait un avec la lumière, et vous reflétez la vie parce que vous et la vie faites un.

Quand l'obscurité est sur vous, dites : "Cette obscurité est une aube qui n'est pas encore née ; et bien que la nuit qui connaît les douleurs de l'enfantement m'entoure, l'aube naîtra pour moi comme pour les collines. "

La goutte de rosée arrondissant sa sphère dans le crépuscule du lilas n'est pas différente de vous qui recueillez votre âme dans le cœur de Dieu.

Si une goutte de rosée venait à dire : "Je n'ai été qu'une seule fois en un millier d'années une simple goutte de rosée," répondez-lui ainsi :
"Ne sais-tu pas que la lumière de toutes les années brille dans ta sphère ?"

 

Le Jardin du prophète - Khalil Gibran

Publicité
14 novembre 2012

Louis Aragon- Le Fou d'Elsa

Il y a des choses que je ne dis a Personne Alors
Elles ne font de mal à personne Mais
Le malheur c'est
Que moi
Le malheur le malheur c'est
Que moi ces choses je les sais
Il y a des choses qui me rongent La nuit
Par exemple des choses comme
Comment dire comment des choses comme des songes
Et le malheur c'est que ce ne sont pas du tout des songes
Il y a des choses qui me sont tout à fait
Mais tout à fait insupportables même si
Je n'en dis rien même si je n'en
Dis rien comprenez comprenez moi bien
Alors ça vous parfois ça vous étouffe
Regardez regardez moi bien
Regardez ma bouche
Qui s'ouvre et ferme et ne dit rien
Penser seulement d'autre chose
Songer à voix haute et de moi
Mots sortent de quoi je m'étonne
Qui ne font de mal à personne
Au lieu de quoi j'ai peur de moi
De cette chose en moi qui parle
Je sais bien qu'il ne le faut pas
Mais que voulez-vous que j'y fasse
Ma bouche s'ouvre et l'âme est là
Qui palpite oiseau sur ma lèvre
O tout ce que je ne dis pas
Ce que je ne dis à personne
Le malheur c'est que cela sonne
Et cogne obstinément en moi
Le malheur c'est que c'est en moi
Même si n'en sait rien personne
Non laissez moi non laissez moi
Parfois je me le dis parfois
Il vaut mieux parler que se taire
Et puis je sens se dessécher
Ces mots de moi dans ma salive
C'est là le malheur pas le mien
Le malheur qui nous est commun
Épouvantes des autres hommes
Et qui donc t'eut donné la main
Étant donné ce que nous sommes
Pour peu pour peu que tu l'aies dit
Cela qui ne peut prendre forme
Cela qui t'habite et prend forme
Tout au moins qui est sur le point
Qu'écrase ton poing
Et les gens Que voulez-vous dire
Tu te sens comme tu te sens
Bête en face des gens Qu'étais-je
Qu'étais-je à dire Ah oui peut-être
Qu'il fait beau qu'il va pleuvoir qu'il faut qu'on aille
Où donc Même cela c'est trop
Et je les garde dans les dents
Ces mots de peur qu'ils signifient
Ne me regardez pas dedans
Qu'il fait beau cela vous suffit
Je peux bien dire qu'il fait beau
Même s'il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l'eau
Les mots dans moi meurent si fort
Qui si fortement me meurtrissent
Les mots que je ne forme pas
Est-ce leur mort en moi qui mord
Le malheur c'est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parle
C'est en nous qu'il nous faut nous taire



12 novembre 2012

Khalil Gibran - Chant 13

Dis : nous avons oublié
la fierté des conquérants,
mais jusqu'après le déluge,
nous n'oublierons jamais les insensés.

Au cœur même du Cornu(*)
était la boucherie,
et au fond du cœur de Qays,(*)
l'autel vénérable.

Dans les triomphes de l'un,
se cachait la défaite,
et dans les brisures de l'autre,
la victoire et le succès.

L'amour se reconnaît à l'esprit,
pas au corps,
et le vin est pressé pour l'inspiration,
non pour l'ivresse.

Dans les forêts,
point de mémoire,
autre
que celle des amoureux

Ceux qui ont dominé, régné,
tyrannisé les mondes,
ne sont que lettres devenues,
dans des noms de criminels

Et l'amour rayonnant,
chez nous s'appelle conquête éclatante.

Donne-moi le nay et chante !
Oublie la tyrannie des puissants.

Le lys est une coupe pour la rosée,
Non pour le sang

* Le Cornu était un des surnoms d'Alexandre  le Grand 
  Qays était un poète arabe du VIIè siècle.

5 novembre 2012

Goethe

Des Menschen Seele gleicht dem Wasser:
Vom Himmel kommt es, zum Himmel steigt es,
und immer wieder nieder zur Erde muss es,
ewig wechselnd.

L'âme de l'Homme est semblable à l'eau :
Elle vient du ciel, monte au ciel,
et ici bas, sur terre, toujours revient
éternellement changeante.

30 octobre 2012

Olav Hauge

«Je suis un bateau
sans vent.
Tu étais le vent.
Etais-ce le cap que je devais prendre?
Qui se soucie du cap
quand on a un tel Vent!»
-Nord Profond-

 La poésie d'Olav Hauge est tendre et rude comme le pays qui l'a vu naître, la Norvège.
 Il a publié une quinzaine de recueils. Deux ont été traduits en français dont "Nord Profond", magnifiquement illustré par François Monnet. Ce titre était une énigme pour moi, jusqu'à ce que je lise ce poème :

"... Tu n'iras pas plus loin
que là où Bashô est allé
à pied"

 Bashô était un poète japonais du XVIIè, qui entreprit un voyage, à pied, vers le Nord du Japon, l'Ile d'Hokkaïdo. Pour les japonais, le voyage vers le Nord, revêtait une signification profonde. C'était un voyage initiatique, car le Nord représentait la sagesse et il était d'usage qu'un poète fît ce voyage. Pour Bashô, initié au bouddhisme Zen, il fut une source d'inspiration autant qu'une recherche du dépouillement.
Hauge connaissait-il l'histoire de ce voyage ? Sans aucun doute ! La poésie l'a sauvé de la folie et je lui suis aujourd'hui reconnaissante, ainsi qu'à François Monnet pour la traduction et les photos, d'avoir ouvert la porte vers ce "Nord Profond".

28 octobre 2012

Christian Bobin

« L'âme est une fleur creuse de sang rouge. Elle frémit sous les ondées du chant. Elle s'ouvre dans l'éclaircie d'une voix. L'esprit s'éveille au creux du corps, au tronc du souffle, aux racines de la chaire. Puis il s'élève dans la gorge et s'enflamme dans l'air pur.» 
- La Part Manquante.-

~~~~~~

Christian Bobin ne raconte pas une histoire, il parle de moi, de nous. Ses mots ne disent rien, ils nous racontent. Ils sont comme ces histoires que l’on écoutait enfant, qui faisaient naître des images, des aventures. Ce ne sont pas les mots qui importent mais toutes ces images qu’elles suscitent. D’ailleurs ils sont parfois comme ces rêves que l’on ne comprend pas mais dont l’émotion, bien réelle, reste en impression sur notre cœur, devant nos yeux. Ils ne parlent pas à l’adulte que nous sommes mais à l’enfant que nous avons oublié d’être, que nous avons été peut-être, oui mais c’était il y a si longtemps.J’ai aimé chacun des tableaux de ce petit livre, je les lis, les relie et sous mes yeux ébahis apparaît un paysage aux couleurs pastelles avec parfois une touche un peu plus vive qui attire l’œil comme un souvenir et fait naître un sourire dans les yeux de l’enfant qui s’émerveille, sur mes lèvres qui se souviennent de ces chants d’antan.

“Ce n’est pas pour devenir écrivain que l’on écrit”. En effet, il n’est pas un écrivain comme les autres. Il peint avec les mots

Publicité
<< < 10 11 > >>
Esprits Rebelles

La poésie est un chant et une parole.
C'est une parole qui parle à la parole de l'homme et qui permet, si elle est entendue, la part miraculeuse de l'existence - Gabriel Mwènè Okoundji -



Accueil
Pensées
Recueil de Poésie
Contact


Publicité
Derniers commentaires
Publicité