Avant que meurent les roses
L’écho d’une porte qui s’ouvre au loin
Un édredon de lumière bouscule
Le sablier où s’engrange soudain
Un nuage sans âge et noctambule
Dans la brèche ouverte, le temps sournois
Recouvre les lampes de son silence
Viens, sortons l’orage de son carquois
Et cheminons vers une autre urgence
Le matin qui vient est vierge de pas
Foulé seulement par quelques étoiles
Alignant leurs costumes et cabas
Derrière cette nuit qui met les voiles
Aux odeurs du printemps ensemencé
Par le jour, dépend notre renaissance
Un craquement dans l’âtre du passé
Ne peut arrêter notre transhumance
L’encre des mots coule le long du cœur
Tel un ruisseau serpentant la montagne
Dans les cheveux de l’aube, le bonheur
hisse les heures au mât de cocagne
J’ai besoin que tu inventes ce lieu
Dans la marge des ombres où éclosent
Nos bouches ivres et remplies d’aveu
Aimons nous avant que meurent les roses