Les fées
La lune croît moi je ne crois pas.
Les fées se sont moquées de moi.
Leurs rires résonnent à mes oreilles
cristal scintillant, aveuglant.
La lune croît moi je ne crois pas.
Les fées se sont moquées de moi.
Leurs rires résonnent à mes oreilles
cristal scintillant, aveuglant.
J’ai retrouvé mon Amour.
Il était là, soleil scintillant
sur le manteau blanc de la Terre,
perles de lumière sur les chênes dressés
où se sont perchés les chants sautillants
d’oiseaux multicolores.
Il était dans la voix du vent
emportant les dernières feuilles mortes,
au sein des nuages venus en cohorte
dessiner un sourire
sur l’azur du matin.
Là,
dans un souffle,
il a jailli de la source de ton rire
et s’est déversé dans le silence de mon cœur.
Une tristesse
Comme un ciel sans pleurs
Comme un soleil sans pluie
Comme une plaine sans montagne
Comme un fleuve sans eau
Une tristesse
Comme un feu sans lumière
Comme une liberté sans paysage
Comme un cœur sans espérance
Comme une âme sans amour
Tristesse
Sombre est le jour
Obscure est la nuit
Le monde étouffe
Nous nous y noyons
Je ne peux crier encore
Je ne peux pleurer encore
Juste soupirer
Les lamentations du vent
Tristesse
Le cœur désire
Il a faim
L’âme appelle
Le Bien Aimé
La nuit vient
Le rêve s’en va
------ Que cherches-tu ?
Mon Amour.
Je l'ai perdu dans les sables du temps.
------ Hier te le rendra
Hier n'a que chimères,
illusions éphémères,
sables mouvants dans le vent.
Il s'essouffle quand vient le jour.
Je n'y trouverai pas mon Amour.
------ Hier, pourtant, il était là !
Il était, mais moi je n'étais pas.
A trop vouloir le posséder
je me suis égarée sur des chemins obscurs
mais c'est dans ma nature.
Entre hier et demain,
le silence s'étend
et égrène le temps.
Peut-être saura-t-il me montrer le chemin ?
------ Sois le Silence
quand il frémit dans les feuilles des arbres,
quand il rugit et fait danser les vagues
ou quand il rit dans les yeux d'un enfant.
------ Offre lui ta colère
et tes sourires amers.
Regarde en toi,
tu le retrouveras.
Clair de Lune
Debussy sur noir velour
et touche ivoire
couvre d'un voile pudique
l'arc-en-ciel cristallin
Mon Bien-Aimé
La nuit revient
Mon cœur s’épuise
À te chercher
À se trouver
Je me suis perdue
Dans la forêt des sentiments
Où l’amour se joue de l’Amour
Au pied du grand if
Mon cœur s’est endormi
Et le rêve en mon Âme
S’est éveillé
Un éclat s’est envolé
Emporté par le Souffle
Et la brise nocturne
S’il parvient jusqu’à Toi
Je me retrouverai
"Il est facile de mourir au champ de bataille, dans une guerre matérielle, quand votre courage est renforcé par la présence de vos camarades de combat, mais il faut une forme supérieure et plus profonde de courage humain et de dévouement pour sacrifier sa vie, calmement et tout seul, pour l’amour d’une vérité enchâssée dans votre coeur de mortel."
Noël approche. Les villes s'illuminent. Une ambiance de fête s'installe. On décore le sapin, la maison de guirlandes qu'on accroche, qui accrochent la lumière, les sourires. Dans les jardins, sur les façades fleurissent rennes et pères Noël. On fait des projets. Réunion de famille, se retrouver pour partager le plaisir d'être ensemble, les souvenirs d'enfance et semer ceux qui seront, demain, les souvenirs de nos enfants. Qui ne se souvient pas du père Noël bedonnant venu distribuer des friandises à l'école, du jour de Noël où chacun se précipite pour voir ce qu'il y a au pied du sapin, de la crèche ou devant la cheminée ? Des papiers qui jonchent le sol et des enfants hilares devant leurs cadeaux ?
Moi.
Je cherche au fond de ma mémoire.
Rien.
Noël après Noël, s'effacent les souvenirs. Quelques rires, des images qui comme des flammes vacillent. Etait-ce l'année dernière ou bien il y a dix ans ? Enfant il y avait bien un sapin ?
Sûrement.
Ne te souviens-tu pas de ce père Noël sur son âne ?
Non.
Cherche encore ! On n'oublie pas tous les Noëls d'une vie !
Pourquoi pas ?
De quoi devrais-je me souvenir ? Des sapins ? Ils sont tous pareils. Grands ou petits, il y a des guirlandes, fanfreluches brillantes ou lumières exubérantes, rien qui ne soit mémorable. La crèche, elle, l’est. Mais je sais juste que d’année en année elle est devenue gigantesque, un véritable monument. Elle n’a rien d’un souvenir.
J’essaie d'extraire parmi les souvenirs d'enfance encore accrochés à ma mémoire, une once de réminiscence. Je jette en vrac les années, les réunions de famille, les vacances, je trouve un maître d'école mais point de Noël.
Je trie encore…
Tiens, voilà une St Nicolas, heureuse, dans une autre famille que la mienne. Des enfants souriants, des cadeaux échangés, un bonheur partagé.
Un Noël en famille a suivi… Oublié.
Je cherche encore. Il y a des enfants –les miens– ouvrant leurs cadeaux, d’autres –leurs cousins– et des rires.
Souvenirs incertains, chancelants, soutenus, entretenus par des photos. Trois fois rien.
Pourtant...
Pourtant il y a presque un souvenir, comme un fantôme qui se dessine dans la brume mais qui s’efface dès que je tente de le saisir. Des enfants, un couloir, des rires, des glissades, des jeux, des pleurs, l'horreur, la nuit, l'oubli.
Je ne veux pas me souvenir.