Adombrement
Adombrée, la vie soupire et expire le souffle premier,
enfante la mort sur le lit de noces.
De baisers en caresses, elle darde les Cieux
et crucifie les Enfers
Sur la couche glacée, elle enflamme le jour
d'une lune fiévreuse effleurant de ses lèvres,
avinées de brune et d'aurore,
l'astre roi qui décline.
D'ombre gorgé, un désir croît
et se dresse dans le temple secret.
Fait de terre et de sang, de ciel et de chair,
il palpite et se trouble d'être ainsi touché.
La nuit tressaille et dans les broussailles
un frémissement se propage,
un ondoiement incertain s'insinue dans les profondeurs
et laisse une trace de feu.
La nuit se consume et l'ombre s'éteint.
L'étreinte agonise dans l'inspir absent.
La vie, adombrée, s'agenouille et pleure
sous la brûlure de l'Être.