Damnation
Seule,
la mémoire est damnée
qui ne sait où aller.
Errante d'une humanité
errant.
Sans vent,
sans voiles pour la porter,
sans Toi pour la guider
Souvenirs d'une nuit,
des perles de lumière
pendues à la chevelures des arbres.
Présent pour l'anonyme
effleurant du regard le dessin d'un matin
solitaire.
Gouttes de mots
scintillants dans le chant des oiseaux.
De quels rêves sont-elle nées ?
Quelle mémoire les a ciselées ?
Quels reflets se dessineront
sur la rondeur de leur ventre ?
Si nos vies sont des miroirs,
où se mire la mémoire ?
Quelle main tendue nous sauvera,
nous cueillera ?
Quelles lèvres goutteront et diront
notre quête du Bien et du Mal de la Vie ?
Quels silences résonneront dans l'ombre de ces yeux
caressant un instant ces lignes ?
Seule la mémoire est damnée
qui ne sait où aller.
Errante d'une humanité
errant sur les rails d'une finitude
infinie.
Je Te perds mon Bien Aimé
dans l'encre noire de la mémoire
et je Te trouve
dans la lumière s'égouttant du matin.