Clair de Lune
Clair de Lune
Debussy sur noir velour
et touche ivoire
couvre d'un voile pudique
l'arc-en-ciel cristallin
Clair de Lune
Debussy sur noir velour
et touche ivoire
couvre d'un voile pudique
l'arc-en-ciel cristallin
Mon Bien-Aimé
La nuit revient
Mon cœur s’épuise
À te chercher
À se trouver
Je me suis perdue
Dans la forêt des sentiments
Où l’amour se joue de l’Amour
Au pied du grand if
Mon cœur s’est endormi
Et le rêve en mon Âme
S’est éveillé
Un éclat s’est envolé
Emporté par le Souffle
Et la brise nocturne
S’il parvient jusqu’à Toi
Je me retrouverai
"Il est facile de mourir au champ de bataille, dans une guerre matérielle, quand votre courage est renforcé par la présence de vos camarades de combat, mais il faut une forme supérieure et plus profonde de courage humain et de dévouement pour sacrifier sa vie, calmement et tout seul, pour l’amour d’une vérité enchâssée dans votre coeur de mortel."
Noël approche. Les villes s'illuminent. Une ambiance de fête s'installe. On décore le sapin, la maison de guirlandes qu'on accroche, qui accrochent la lumière, les sourires. Dans les jardins, sur les façades fleurissent rennes et pères Noël. On fait des projets. Réunion de famille, se retrouver pour partager le plaisir d'être ensemble, les souvenirs d'enfance et semer ceux qui seront, demain, les souvenirs de nos enfants. Qui ne se souvient pas du père Noël bedonnant venu distribuer des friandises à l'école, du jour de Noël où chacun se précipite pour voir ce qu'il y a au pied du sapin, de la crèche ou devant la cheminée ? Des papiers qui jonchent le sol et des enfants hilares devant leurs cadeaux ?
Moi.
Je cherche au fond de ma mémoire.
Rien.
Noël après Noël, s'effacent les souvenirs. Quelques rires, des images qui comme des flammes vacillent. Etait-ce l'année dernière ou bien il y a dix ans ? Enfant il y avait bien un sapin ?
Sûrement.
Ne te souviens-tu pas de ce père Noël sur son âne ?
Non.
Cherche encore ! On n'oublie pas tous les Noëls d'une vie !
Pourquoi pas ?
De quoi devrais-je me souvenir ? Des sapins ? Ils sont tous pareils. Grands ou petits, il y a des guirlandes, fanfreluches brillantes ou lumières exubérantes, rien qui ne soit mémorable. La crèche, elle, l’est. Mais je sais juste que d’année en année elle est devenue gigantesque, un véritable monument. Elle n’a rien d’un souvenir.
J’essaie d'extraire parmi les souvenirs d'enfance encore accrochés à ma mémoire, une once de réminiscence. Je jette en vrac les années, les réunions de famille, les vacances, je trouve un maître d'école mais point de Noël.
Je trie encore…
Tiens, voilà une St Nicolas, heureuse, dans une autre famille que la mienne. Des enfants souriants, des cadeaux échangés, un bonheur partagé.
Un Noël en famille a suivi… Oublié.
Je cherche encore. Il y a des enfants –les miens– ouvrant leurs cadeaux, d’autres –leurs cousins– et des rires.
Souvenirs incertains, chancelants, soutenus, entretenus par des photos. Trois fois rien.
Pourtant...
Pourtant il y a presque un souvenir, comme un fantôme qui se dessine dans la brume mais qui s’efface dès que je tente de le saisir. Des enfants, un couloir, des rires, des glissades, des jeux, des pleurs, l'horreur, la nuit, l'oubli.
Je ne veux pas me souvenir.
Est-ce que je rêve le monde,
ou bien le monde me rêve-t-il ?
T’ai-je rêvé,
ou me suis-je insinuée dans tes rêves ?
A quoi songes-tu la nuit
Lorsque s’allument les étoiles ?
Si je m’endors
Tu disparais.
Noir corbeau qui s’élève.
Au ciel hautain
la nuit déploie ses ailes.
Elle emporte avec elle
le rouge amant d’un coeur épris
et délicatement dépose un voile
sur la tableau lumière
d’un peintre
amoureux d’un reflet.
Rayon de lune
d’un oiseau rubis
emportant sur sa plume
les mots d’amour,
les mots folie
d’un poète qui se tait et dessine
sur la toile du temps
le parfum d’étoile qui luit
à la chevelure d’argent
d’un reflet de lune :
La mie de l’âme
Au miroir de mon âme une cage
Amour naufragé d’une amère rage
Au-delà du grillage dégouline le temps
Dans les mots tués avant l’âge
Espoirs perdus dans les nuages
Noirs et rouges d’orages
Au miroir d’un amour une flamme
Flamboyant oriflamme
Flottant au vent d’aimer
Caresses du bout de l’âme
Souffle de vie, tendresse amante
Sur la gamme silence
De l’autre côté du miroir une plage
Où s’effacent les traces
Des sanglants saccages
Où naissent les pages
D’une toile de nuit
Scintillante de rubis
Au miroir de son âme un portail
Il éclipse le grillage
Et dissipe la rage
Seuil s’ouvrant au rivage
D’un amour en partance d’envie
En partage de vie