Farandole
Je regarde ce monde
comme il est sombre
Le jour éteint la nuit
car les étoiles ont fui
Le ciel a pleuré
les couleurs de l’été
avant qu’il ne soit né
et je me suis brûlée les ailes
en touchant l’arc-en-ciel
d’un rêve
Partout le rouge et le noir
se confondent
Partout le sang des victoires
inondent
le fleuve de nos pensées
jusqu’au cœur
de notre humanité
Il fait pousser des coquelicots
qui tachent
nos corsages d’enfants
De Baudelaire ou de Rimbaud
Je ne trouve plus de traces
Mais Sade
est toujours là
peignant des aquarelles
d’où dégouline la noirceur
de la terre de nos mères
Non
Jamais aucune larme
Ne lavera la nuit
Et la ronde
de sa blancheur
prolonge le monde
en une farandole naïve
en une danse tragique
piétinant le magique
Malgré tous les poètes
malgré leur ritournelles
Gavroche gît
tout au fond du ruisseau