Rêve
Est-ce que je rêve le monde,
ou bien le monde me rêve-t-il ?
T’ai-je rêvé,
ou me suis-je insinuée dans tes rêves ?
A quoi songes-tu la nuit
Lorsque s’allument les étoiles ?
Si je m’endors
Tu disparais.
Est-ce que je rêve le monde,
ou bien le monde me rêve-t-il ?
T’ai-je rêvé,
ou me suis-je insinuée dans tes rêves ?
A quoi songes-tu la nuit
Lorsque s’allument les étoiles ?
Si je m’endors
Tu disparais.
Noir corbeau qui s’élève.
Au ciel hautain
la nuit déploie ses ailes.
Elle emporte avec elle
le rouge amant d’un coeur épris
et délicatement dépose un voile
sur la tableau lumière
d’un peintre
amoureux d’un reflet.
Rayon de lune
d’un oiseau rubis
emportant sur sa plume
les mots d’amour,
les mots folie
d’un poète qui se tait et dessine
sur la toile du temps
le parfum d’étoile qui luit
à la chevelure d’argent
d’un reflet de lune :
La mie de l’âme
Au miroir de mon âme une cage
Amour naufragé d’une amère rage
Au-delà du grillage dégouline le temps
Dans les mots tués avant l’âge
Espoirs perdus dans les nuages
Noirs et rouges d’orages
Au miroir d’un amour une flamme
Flamboyant oriflamme
Flottant au vent d’aimer
Caresses du bout de l’âme
Souffle de vie, tendresse amante
Sur la gamme silence
De l’autre côté du miroir une plage
Où s’effacent les traces
Des sanglants saccages
Où naissent les pages
D’une toile de nuit
Scintillante de rubis
Au miroir de son âme un portail
Il éclipse le grillage
Et dissipe la rage
Seuil s’ouvrant au rivage
D’un amour en partance d’envie
En partage de vie
Ici le temps n'existe pas. Il s'étend d'inspirs en expirs.
Hier, c'est encore aujourd'hui et demain reste à naître. Entre mots et silences, nos fantômes vivent et cessent de nous hanter !
D'espoir, je n'ai plus et avec lui le désespoir s'en est allé. Je me sens dépouillée ! Etrange comme je me sens riche d'une connaissance dont je ne sais que faire et pauvre d'un savoir être que je n'ai pas encore.
J'ai dévidé le fil qui me reliait à moi-même, à toi, à eux, au temps. Je croyais que l'on pouvait divorcer de la vie. Que nenni !
Elle s'accroche, à chaque inspir, à chaque instant elle reste présent. Jamais à venir, jamais passée, jamais hier ou demain. Demain n'existe que dans notre imaginaire ! Hier a cessé d'être, hormis ici. Seul peut exister aujourd'hui.
Ce jour de ce jour !
Carpe Diem ?
Demain peut-être. A chaque jour suffit sa peine.
Ce jour d'hui est Présent.
Demain...
Demain ne vient jamais ! Il n'y a qu'aujourd'hui.
Et aujourd'hui il pleut !
Ecrire...
Le cœur est vide, le corps fatigue.
Ecrire...
Mais il n'y a plus de mots,
ils se sont perdus en chemin.
Entre hier et demain,
les rêves s'éteignent, la nuit s'étend...
Ici et là, je lis...
Les nuages, la douleur.
Tandis que le monde pleure,
j'ai perdu l'eau du ciel .
Je n'ai plus de larmes
pour abreuver mon âme...
A tâtons, je parcours le chemin.
Je cherche les songes,
à pas menus, ils s'en s'ont allé.
Sans faire de bruit, le sable a effacé leurs traces.
Mais un éclat demeure,
dans une goutte de pluie.
Un sourire.
Alors demain, n'est peut-être pas si loin...
.
La pluie tape aux carreaux.
La grisaille des nuages
ruisselle sur le paysage.
Au coeur de ce gris, L'envol d'un oiseau
Sourire d'argent sur fond d'ivoire
porté par des ailes de corbeaux
perdu dans leur mémoire.
Accroc ivoire sur voile de chine
masquant l'orient.
Le rossignol se tait sous la coupole.
Bleu, dans le ciel
au-dessus des nuages.
Bleu, dans tes yeux couleur d'automne,
dans tes mots silencieux.
Bleu, dans ta voix qui me prend dans ses bras
et me couvre en gris bleu
d'un voile de soi.
Bleu dans mon cœur
qui s'écoule
et s'étale
et se vide
dans une mare bleu nuit.