Fin
Si froide morsure.
Un baiser, une caresse
et le jour n'est plus
Je vois tes yeux remplis de larmes
et cet émoi.
Regard perdu qui supplie
..........Emmenez-moi
..........Emmenez-moi loin de la nuit.
Tu es déjà absent, mais l’enfant est présent.
Il est là,
il attend,
l’enfant en toi.
Tu n’es plus père,
ni époux ou bien frère
et l’enfant pleure car il a peur.
..........Emmenez-moi.
..........Je ne peux vivre ainsi.
Je vois le noir.
Il éteint ton regard.
Personne n’entend le désarroi devant ce non
Personne ne vient prendre ta main.
..........Emmenez-moi.
..........Emmenez-moi loin de la nuit,
..........loin de l’oubli.
..........Là où il y a de la lumière
..........de la chaleur, il n’y en a guère ici.
Viens.
Prends ma main
Tout au bout de la nuit.
il y a la vie.
Juste un instant.
Tout au bout de l’oubli
il y a Toi.
Au-delà, je ne sais pas.
Mais jusque là,
si tu veux bien prendre ma main
je serai là
malgré le désarroi.
Ciel en noir de chine
là, dans une déchirure
un sourire de lune
Vois, la nuit n'est pas si noire,
si tu souris à la mort.
"Jeune beauté qui laisse involontairement
Tomber les boucles de tes cheveux
Et tes longues tresses
Aussi noires que l’ébène.
Tu es semblable au jour
Que la nuit vient d’envelopper
Dans son obscurité,
Tu es comme l’astre argenté
Qui obscurcit les plus vives étoiles,
Tes charmes séduisent
Tous ceux qui t’approchent.
Ne me fais pas un crime de mon amour.
Je ne songe qu’à lui, je ne respire que lui.
Mais je le cacherai dans mon âme
Jusqu’au jour heureux
Où je pourrai m’écrier :
J’ai servi celle que j’adore.
Si Abla était à moi pendant l'éternité
Mon amour s’accroitrait encore
Dans des proportions infinies"
Antara - Le poète du désert
Les calligraphies d'Hassan Massoudy disent la poésie des mots, les couleurs de la vie. Il les a associées à des textes, des légendes que sa plume est venue redessiner, enluminer. Trésors que l'on inspire du regard et qui inonde l'âme car il n'est pas besoin de connaître la langue arabe pour être pénétré par la beauté de ces traits.
Traditionnellement, la calligraphie arabe est tracée en noir. Hassan Massoudy a, tout à la fois, respecté la tradition et s'en est émancipé pour mieux l'élever, pour mieux chanter la poésie arabe. Il a amené l'art de la calligraphie dans le monde de la poésie, il a permis au plus grand nombre de la découvrir, de l'aimer, de s'en imprégner et aussi de s'en nourrir.
J'ai parcouru ce livre en goûtant chaque mot dessiné et la poésie du texte est venue enchanter mon cœur déjà ouvert par la beauté de chaque illustration.
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Quel élan nous fera oublier ce que nous ne sommes pas, et pourtant nous résignons à être ?
C’est la beauté qui pourra nous détourner de nous-mêmes, pour que notre âme puisse grandir et cheminer vers son Orient.
Qui nous dira la beauté, sinon ceux qui ont délaissé le cocon de leurs certitudes, désireux de s’habiller leur cœur transi par la carence d’être ?
Grâces soient rendues à tous ceux qui osent souffrir pour le beau,
âmes bien-veillantes et attentionnées en quête de l’or d’un regard, et de la plénitude d’un silence partagé.
..................................................................... Alcyan
Calligraphie de Hassan Massoudy
J’ai trouvé sur la grève
Une pierre océan
Dans le secret de son cœur
J’ai rangé mes rêves
Puis j’ai tissé de mots
L’écume des vagues
Pour les mettre à l’abri
Des embruns de mes larmes
J’ai ajouté mon amour
Et le murmure du vent
Pour l’offrir au silence
J'entends ta voix dans le souffle du vent
J'entends tes rires dans la pluie qui crépite
J'écoute tes murmures dans les feuilles du frêne
mais mon cœur demeure lourd.
Tu t'éloignes de moi pour que grandisse l'âme
et cependant en mon sein tu demeures
J'écoute ta lumière, elle éclaire le gris ;
je l'entends resplendir dans la nuit.
Bien Aimé
J'écoute et j'entends
La souffrance n'est rien quand elle est acceptée
Et les chairs déchirées tombent en lambeaux
Un nouveau corps est né.