Kenneth White est né en Écosse et vit en Bretagne.
Il est un grand voyageur. Chacun de ses écrits est comme un carnet de voyage qui reflète l’homme et sa recherche. Il vit et écrit chaque voyage de l’intérieur. Il nous fait partager dans les « Lettres de Gourgounel » l’Ardèche et ses habitants comme si nous les rencontrions nous-mêmes.
Dans « Les Cygnes sauvages », il marche sur les traces de Bashô à travers un Japon qui n’a peut-être pas tant changé que cela dans le fond puisque, écrit-il, la jeune génération japonaise parle de plus en plus d’un U turn, d’un demi-tour, pour retrouver ce qui a été perdu.
« On se demande si l’humanité ne pourrait pas s’arrêter tout simplement pendant quelque temps, jeter un coup d’œil autour d’elle et dire, OK ! il est temps d’essayer de refaire le cercle.
Mais où est l’humanité ?
Où sont les êtres humains ?
Il y a cette nation-ci et cette nation-là, et dans chaque nation il y a ce clan-ci et ce clan-là, ce parti-ci et ce parti-là, cette secte-ci et cette secte-là, cette personne-ci et cette personne-là.
Tous avec des identités différentes auxquelles ils veulent s’accrocher, et prêts à se battre pour elles sans la moindre hésitation.
Quelle chance le monde a-t-il dans toute cette foire de folie furieuse ?
On brûle les arbres et les herbes.
On bétonne la terre.
Tout ça au nom d’Une chose ou d’une Autre.
Le seul espoir est dans une sorte de vide, d’anonymat.
Il y avait un jeune gars dans le bar. Il portait un blouson de cuir et sur son dos on pouvait lire : « Un paumé de Yamaguchi. »
Il y en a beaucoup, des paumés de Yamaguchi, en cette saison du monde.
Cherchant où aller et avec qui. »
Son carnet de voyage vers ce « Nord Profond » où Bashô rêvait d’aller (mais qu’il n’a jamais atteint pour des raisons de santé) est émaillé de haïkus, véritables photographies des instants, des paysages, des personnes rencontrés.
« Ôter ses chaussures
et marcher pieds nus
parmi les monts et les brumes »
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