Tandis que tu arpenteras les chemins de la
Tandis que tu arpenteras les chemins de la vieille Apasa, je marcherai sur les sentiers obscurs d'un rayon de lune qui se refuse à naître. Trouveras-tu là-bas, une étincelle de Moi ? Quelle étoile me parlera de Toi ? Sur ces chemins qui se sont tracés dans le sang, est-il encore une place pour la chaleur d'un ventre matriciel ? Oserons-nous prendre l'enfant qui gémit dans le vent ? Embrasser l'aube qu'ensemble nous ne verrons pas ?
Les apôtres se sont tus ; quel chant, désormais, porte les pélèrins vers l'orient de leur Être, le couchant de leurs peines ?
J'ai chevauchée les nues, destriers de tempête, se cabrant dans le vent, me jetant dans l'abîme. J'ai adouci ma voix pour caresser les rêves dans lesquels tu t'insinues, danse sans fin, mouvements de reins accueillant cet éveil de sens endormis mais je ne trouve pas les routes d'autrefois qui me menaient vers toi. Pourtant un cours instant, je t'ai trouvé ; pourtant toujours la Lune réunit les Amants quand s'éveille l'aurore et Artémis elle-même ne pourrait empêcher nos cœurs de se toucher lorsque s'effleurent nos mains ni la fleur de tes lèvres, embrasant ton regard, de s'épanouir d'une lumière dont la chaleur pénètre mon âme enténébrée.
Je tombe et me relève, je succombe et renaît, non de mes cendres mais de Ton Souffle.
Lorsque j'expire, Tu m'inspires et les mots en un ruisseau chantant dévalent le ciel et abreuvent la terre du silence scintillant des nuits qui ne seront jamais. Combien de temps encore avant que vienne le crépuscule où je pourrais, auprès de toi, reposer dans la chaleur des premiers jours.