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Esprits-rebelles
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2 octobre 2015

Vieillesse du jour

La nuit n'est pas tout à fait là.
Le ciel se teinte encore d'opaline,
de tourmaline.
Sur la ligne d'horizon
où s'éloignent les tourments,
où disparaissent les pas des rêveurs
derrière le halo mouvant
de phares qui ne gardent rien,
doucement la terre se replie,
les étoiles se déplient
et les pensées s'enfoncent dans le flot noir
s'écoulant de l'orient.
La campagne s'y noie,
maisons, arbres, êtres vivants ou morts
tout s'efface.
Ici et là des îlots de clarté,
des lucioles égarées époumonent la vie.
La nuit s'est posée et dérobe à la vue
l'eau pale de l'horizon
où s'en allait le ruban gris de la route.
Où s'en va-t-il maintenant ?
Derrière la lumière des lampadaires
l'obscurité dissimule l'éclat
de l'azur où les astres s'unissent.
Demain s'endort
en rêvant de sa jeunesse d'hier,
tandis qu'aujourd'hui ploie
sous le poids des heures écoulées,
sous le fardeau de ceux
dont les yeux s'ouvrent dans le cieux.
Fatigué, comme on s'appuie sur une canne,
le jour s'appuie sur les feux aveuglants
qui percent les ténèbres,
ici et là,
lorsqu'une ville paraît. 
Mais, irrésistiblement il décline,
la vieillesse le poursuit.
Au fil de la route, les lueurs s'éteignent
et le jour succombe
laissant derrière lui des souvenirs brillants
sur la voûte noire qui recouvre la terre.

 

 

 

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10 septembre 2015

Claire-voix

À travers les claires-voies
s'entendent des voix
clair de lune.
Ici et là, elles murmurent tout bas,
chuchotent le levant, écrivent la nuit.
De l'une à l'autre je louvoie,
parcourant la voie de mots tracée.
Froissée de vent et de pluie,
je suis l'écho de Ta voix
pour marcher jusqu'à l'aube
et déplier les étoiles
qui largueront la grande voile.
Le fleuve de lait brille
dans les regards chantant
le firmament couleur saphir.
Claires voix de satin mussées
dans la brume au matin,
perles de rosée déposées
sur le velour de roses lie-de-vin.
Derrière les persiennes,
je voie les antiennes des chœurs,
assemblages de mots,
de regards cousus d'ardeur.
Les yeux douloureux, je détourne le mien,
afin de masquer la fougue du fleuve de sang 
s'écoulant de ma plume.

9 septembre 2015

Cendres d'azur

Continuer à descendre
jusqu'au niveau des cendres,
redevenir poussière de chair
et cueillir la lumière
sur tes paupières où se taisaient
tous les baisers oubliés,

sous les rêves ensablés de nuit
où r
ien jamais ne fini !

De cendres en cendres,
décembre vient hors des tanières.
Un, deux, trois à travers les enfers,
pour un baiser de Toi,
jusqu'au ciel ira et puis sur la terre
jusque dans les chaumières,

au milieu des cendres d'azur
où rien ne perdure.

Garde les volets clos
et le cœur grand ouvert,
au saut-du loup le voleur de vers
emportera tout,
arrimera les liens tombés de la lune,
au milieu des runes d'hier,

sur les marches des rêves
où rien ne s'achève.

T'ai-je jamais dit ce qui ronge mes songes ?
Ce qui hante le bois de l'huis
ouvrant sur l'envers de la vie ?
Septembre rougit le vert des vallons,
alors chevauchons le centaure
jusqu'aux ruines du temps,

jusqu'aux aîtres où les cendres
rougeoient de t'attendre.

 

7 septembre 2015

Flamme-fleur


Tulipe
Aquarelle Tulipe - Soniare

La fleur s'enflamme
sous un ciel de velour,
pourpre promesse
d'un matin déployant ses pétales. 
L'orient s'embrase sous les prières.

Une aube safranée
cisèle le ciel d'or,
dentelle couvrant la terre de cuivre,
parant d'ambre les mers
et les forêts de topazes.

Les ténèbres, à l'occident,
n'arrêtent pas la lumière,
ne l'altèrent pas
mais en éclats de saphir  la réfractent.
À l'infini.

À l'infini,
l'horizon se déchire d'incarnat,
incarnation du feu 
fleurissant nos cœurs balafrés,
affligés et désunis.

Dans le temple,
la fleur se déshabille,
se vêt de crêpe grenat
pour s'ouvrir au levant,
à l'astre rayonnant de Toi.

 

 

1 septembre 2015

Halo

Halo d'espérance.
Sur le ciel la lune sourit,
mon cœur, happé par l'instant saute un pas.
Le souffle court, je manque un inspir
et trébuche sur le parfum d'une pensée.

 

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25 août 2015

Quartier d'orange

Un quartier d'orange se dessine
sur la page de la nuit,
parfum de bigarade,
saveur acidulée d'un rêve de Toi.

Allumées par les milliers de rêveurs,
des opales de feu brillent sur le ciel
traçant la voie des cœurs
et lorsqu'à l'occident disparaît la lumière d'une lune d'argent,
les étoiles dans son sillage
sont comme les souvenirs du jour à venir.
Le firmament s'assombrit et chacun cherche,
dans l'obscurité,
les réminiscences d'un ciel d'été,
un fil tendu de soie pour coudre l'espoir déchiré
par les discours enjôleurs des athéreligieux.
On ne fait pas la paix, l'arme au poing.
On n'éclaire pas le monde en éteignant la prière.

Sous un dais d'eau pâle,
les étoiles se retirent.
Seul, Tu demeures
pour repeindre mon cœur d'azur.


24 août 2015

Inspir

J'expire.
Ton souffle m'inspire,
mon cœur se gonfle de Toi
et mon âme s'anime,
s'inclinant doucement
sous la caresse du jour naissant.

 

 

18 août 2015

Aimer

Aimer,
aimer à tout donner,
à cœur ouvert,
à corps épris
sans jamais rien prendre.
Aimer avec pudeur,
avec ardeur butiner les fleurs
de vivre à en mourir ;
Aimer au comptant,
avec pour paiement l'or
d'un tendre regard d'airain ;
Aimer avec patience ;

impatiemment s'offrir au jour ;
accueillir la nuit, l'Amour
rayonnant dans le noir ;
retrouver les étoiles scellées
sous les racines du ciel,
mussées au fond de la terre ;
Oublier l'espérance
piétinée par les guerres,
les créances de sang
contractées par nos pères,
les jeux de haine
où les je s'enchaînent ;
recouvrer l'innocence
du silence présent et t'aimer.
Sans retenue,
l'âme nue.

 

Freedom In Presence Worship Painting-Valerie Sjodin
Valerie Sjodin

 

 

 

16 août 2015

Lézardes

Surtout ne pas craquer.
Ne pas laisser les fissures écorcer l'être,
fendre le tombeau renfermant la parole.
Seulement dire en silence
tous les soleils éteints,

raconter simplement,
sans un mot,
les étoiles
disparues dans le noir sidéral
des guerres que l'on n'a pas menées.
Dans le vent défleurissant les arbres
et flétrissant le monde un peu plus,
je cherche au couchant le levant,
espérant te trouver au détour
d'un pétale d'hélianthe, du parfum d'un jasmin,
ou bien sur le miroir de l'eau
de l'étang étirant le temps.
Mon reflet s'y déploie,
ombre en négatif  d'une Sélène
s'émouvant des mouvements de l'onde.
Surtout ne pas bouger
et se laisser porter par les flots
baignant les racines du Hêtre
au pied duquel je me pose.
L'étang un instant, resplendissant de lumière
murmure une mélopée douce amère
et le chant d'une Ophélie résonne doucement.
Surtout ne pas craquer,
ne pas plonger au-delà.
Seulement écouter Ta voix,
entendre simplement sa caresse
rallumer les lumières de l'âme
qui effaceront les lézardes de l'être.

 

 

11 août 2015

Sourire

Coudre un sourire sur le masque,
sur la face des astres défilant dans le ciel
à en perdre le noir de la vie
la lumière de la nuit.

Peindre une flèche sur l'arc en brume
et décocher le tonnerre
pour tuer l'emmêlée
faisant couler les yeux au matin.

Mettre la guerre à terre,
éradiquer les couleurs sanglantes,
leur ressac sur les digues brisées
où gisent les navires échoués.

Tisser sous le voile
un manteau de mousseline
pour tenir chaud aux étoiles
et oublier le soleil qui transperce le matin.

Cueillir sur tes lèvres un sourire,
le peindre sous le masque,
d'un baiser reprendre son souffle
et continuer le chemin

 

 

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La poésie est un chant et une parole.
C'est une parole qui parle à la parole de l'homme et qui permet, si elle est entendue, la part miraculeuse de l'existence - Gabriel Mwènè Okoundji -



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