Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Esprits-rebelles
Esprits-rebelles
Archives
12 décembre 2016

Aîtres

De notre humanité que faisons-nous ?
Une aurore pour construire un matin de poussière.
Au crépuscule l'ombre
et nous marchons loin de nos aîtres.

Dans les décombres du jour un parfum,
une fleur, un enfant.
L'innocence grandit,  trace une voix
et des pas que je suis.
Ils ne s'effaceront plus
puisque ton regard, ton sourire
me construit au matin.

Au soir, les ruines résonnent
de cris de joie, de détresse,
d'une main qui se tend,
d'un baiser qui se donne,
d'un corps outragé,
d'un cœur qui rayonne,
d'une mère qui pleure
et d'un père qui chante
pour semer des étoiles, des rêves,
peindre la nuit et une aube
si rouge de notre humanité.

 Des canons tonnent au loin,
un homme ordonne.
Mais il rayonne toujours le cœur,
il résonne encore le jour.

Il résonne du chant du père
et du baiser donné ;
des larmes de la mère
et de la main tendue
 de leur humanité,
du parfum de ta voix.
C'est peut-être cela être humain, être Toi.

De mon humanité, je n'ai rien fait.
Seulement aimer, même le tyran.
Seulement t'aimer, sans conditions.
Sur les ruines de nos aîtres,
l'ombre construit le matin.

 

C012-copieok
Abbaye de Boschaud

Publicité
5 décembre 2016

Indicible

Lire
Lire sans rien dire
sans rien écrire.
Lire en silence
les pas de danse
qui élancent les mots.

Surtout ne rien dire.
Les étoiles chantent
sur des lignes en partance.

Celer l'impatience,
attendre le mot
pour dire en silence
l'absence et le manque
à te lire, à t'écrire, à peindre
L'indicible de toi.

 

 

24 octobre 2016

Un bouton de rose

Juste un bouton de rose.
Né ce jour d'avant, il s'ouvre.
Tout doucement.
D'un souffle caressant,
ce jour d'hui l'entrouvre.
Délicatement.

Juste un peu de ciel
déversé au matin,
me déverse et s'éploie
sur un pétale virginal.
Soie incarnadine,
il déshabille le cœur.

Juste un peu de pluie
sur l'ajour d'une rose,
éveille la mie endormie.
Sur une goutte d'eau,
un baiser déposé par le jour
perle jusqu'à l'intime secret.

 

bouton-de-rose-1292667982-1345069
© robert buatois

16 octobre 2016

Espérance

Je suis grosse d'une blessure se refusant à naître,
pleine d'une colère, d'une souffrance
gangrenant l'âme Humaine.
La vie afflue en mon giron,
reflue de mes veines et s'enfle
comme s'enfle un torrent subissant en amont
les tempêtes qui vident le ciel.

Le fiel se mêle à la douceur,
le miel, empoisonné, n'apaise plus
et les cœurs atrophiés deviennent rances.
Sous la surface, court la bête noire
charriant les immondices et les courants fétides.
Sous la surface, les chairs sont nécrosées.
Même les vers s'en sont allés.

Exsangue est la terre de nos filles.
Ensemencée de larmes et de désirs stériles.
Les étendues immaculées, héritées de nos mères,
d'un mince manteau de verdure se couvrent.
Mais je le vois déjà s'effilocher,
devenant loque sous les lames de la haine.
Les guerres n'en finissent pas.

Le teint blafard, les membres gourds,
pleine d'une vie dont je ne suis pas dupe,
je parcours les étoiles et le jour à l'agonie.
La lumière d'argent qui croit
trahit la blancheur de l'orient.
Les pluies acides ne la ternissent pas,
les flots de sang ne la rougissent pas.

En mon ventre, une tumeur forcit,
mais elle ne me tue pas, Mort et Vie tout à la fois,
elle m'épanche en silence et l'esprit se replie
sur ces feuilles d'automne privées d'or et de cuivre,
de ces diadèmes de givre qui brillaient au levant,
faisaient virevolter les âmes.

Le vent ne les fait plus danser.

Je suis pleine du jour, de la froideur de la nuit
de l'espérance de l'hiver habillant de candeur
l'herbe et ces rameaux frêles comme du verre ;
spiritus sanctus, elle dénude les âmes.
Si nos cœurs se rejoignent au-delà de la haine,
à la croisée des êtres, dans une attente féconde, 
alors tu me mettras au monde et je t'enfanterai.

Je suis emplie de Toi,
de cette volition, altière fidelis,
déchirant l'être d'une main amoureuse
comme le germe brise la gangue rigide
pour s'élever bien haut dans les profondeurs de la terre,
pour s'enfoncer dans l'abîme des cieux
sans jamais rien navrer, anéantissant tout.

19 mars 2016

Or blanc

Comme une  lune pleine, un soleil d'or blanc
éveille un jour froid, sans ombres.
Dans le vallon, une brume bleuté s'effrange
comme une traîne d'âmes en peine.
L'air glacé pénétrant mes os fatigués
me fait tressaillir ou bien est-ce le chant de l'oiseau
au sortir de sa grotte  ?

Je me tourne vers toi.
Hôte secret de mon cœur.

Sur le sentier blanchi par la nuit
les pas laissent une trace sombre,
mais l'herbe, soumise par leur passage,
respire la clarté de l'instant
et se redresse luisante de rosée.
Une corde se tend en moi,
vibrante d'un désir inexpliqué.

Je sens ton regard.
Saveur de miel.

Mes lèvres s'entrouvrent pour boire
l'hydromel capiteux de ton souffle.
Ô ivresse, je le sens s'emparer de mon âme,
je le sens m'inspirer,
je suffoque, deviens coupe à mon tour
dans laquelle tu te désaltères,
te délectes de ce nectar par toi vivifié.

Rêve poudré de lumière,
tu ruisselles dans mes veines.

Mon cœur frissonne, aiguilloné d'une froide brûlure.
L'astre pale s'élève dans le ciel
sans parvenir à faire naître les ombres.
L'hiver s'accroche à lui.
Mais la nature toute entière
chante le renouveau de son allégeance
à son feu grandissant.

Tendresse éclatante.
Je te sens près de moi

Les nuits à venir seront de plus en plus belles,
flamboyantes de la chaleur du jour,
rayonnantes d'étoiles qui se feront rivières
et la voie lactée se couvrira
du voile nitescent de nos songes.
Nos cœurs s'abreuveront à la source
de nos lèvres emperlées de baisers.

 

spyker-painting-acrylics-verge-2005
Verge - David Jay Spyker

 

Publicité
10 février 2016

Silence

Dans le silence se retirer
pour se nourrir du désert,
écouter le chant des dunes
et boire le ciel tout entier.
Dans le silence se coucher
pour entendre le murmures des arbres,
sentir bruire la terre
et s'abreuver de rosée.
Dans le silence marcher
sur le fil de l'abyme à en être trempé,
éprouver la brûlure du froid
et dans le néant vaciller.
Transie,
s'éveiller au milieu de la nuit,
entre tes bras silencieux.

.

4 février 2016

Amanecer

Al amanecer hacer las palabras del alma.

Dans une aube crépusculaire
la nuit s'offre au jour,
la lumière épouse la ténèbre.
L'encre du ciel s'écoule
au fil d'un clair de lune qui s'éteint.
L'aurore se dessine sans bruit,
sans moi.
De tempête en défaite
je trébuche et me relève
dans ce néant aux frontières de Toi.

Al anochecer hacer tus palabras.

 

27 janvier 2016

Frimas bleus

Au couchant de la nuit s'élève le jour
et les étoiles s'éteignent.
Le bleu profond retourne au néant,
emmenant avec lui le chant sidéral.
L'appel, qui avait éveillé le désir,
devient infinitude inachevée,
noyée dans l'azur clair d'un petit matin froid.

Des trilles inattendues éveillent le cyprès,
éparpillent l'ombre sur l'herbe bleuie par le givre.

 

25 novembre 2015

Melancolia

Parfois, lorsque je plonge dans ton regard,
je voudrais goûter tes lèvres à nouveau
mais tu m'as déjà embrassée.
Je voudrais me blottir dans tes bras,
tu es tout contre moi.
Je voudrais m'unir à toi,
tu n'es pas séparé de moi.
Quelle est donc cette mélancolie
qui fait briller de pluie les dernières feuilles,
qui fait s'envoler de noirs papillons sur l'azur ?
Quelle est donc cette vague dans l'âme
submergeant tout mon être ?

J'ai bu l'eau qui étanche toute soif,
mangé le pain qui comble toute faim
pourtant, je cherche encore le désir
pour boire à nouveau à ta source :
Tu coules en moi et je n'ai plus soif ;
pourtant, je cherche encore l'envie
pour savourer à nouveau ton miel :
Mon cœur est rucher et je suis rassasiée ;
pourtant, je cherche  encore le feu
afin d'être à nouveau brûlée :
Tu resplendis en moi, lumière sans ombre 
réchauffant mes jours et mes nuits.

Sur le gris et le noir de la terre,
une fleur épanouie.
Flamme vermeille encore émerveillée
de ce baiser débordant de ton cœur,
que j'ai goûté dans une brève étreinte,
offert au monde, à mon âme transie.
D'un manteau de givre couverte,
je me souviens et je vais au delà de l'attente
dans la lumière blafarde
couvrant l'espace qui s'écoule entre nous,
sur le sable brûlant d'aimer
de ce fleuve pleurant la nuit au matin.

Et l'aurore éperdue voit
le sang de la terre éclabousser le ciel
de chair et de cris, hurlements dans la nuit.
Exsangue, le ciel se répand sur la terre
en pruine cendrée de larmes.
Et moi au milieu,
je te cherche pour porter à mes lèvres
ces mots que tu ne diras pas
mais que je crie sur les pavés mouillés
en lettres sanguines.
Et toi ailleurs,
tu recueilles les pleurs  oubliés.

L'absence n'est pas ce vide autour de moi,
elle est ce plein en mon sein fécondé.
Elle est caresse sur l'envol de mes rêves,
sur l'envie de la mort qui a fauché leur pas
et surtout sur ce rien laissé par le départ,
sur ce tout au présent,
instantané de vie par tes lèvres donné,
comme un calice pour m'abreuver à jamais.
Ainsi l'ancolie pourpre,
elle est une coupe qui te déverse
dans ma bouche si avide de toi,
de ces fruits, de froid, rendus matures.

Entre nous, une poussière numineuse
danse la brume au matin,
virevolte l'air dans les roseaux,
exaltation au crépuscule
des chênes délivrés de leurs feuilles,
dénudés par le souffle de l'automne.
L'ombre de la nuit nous relie.
De l'orient à l'occident elle s'étend,
semant d'étoiles les destinées contraires.
De la terre jusqu'au ciel, l'eau retombe en lumière
et lorsque je plonge dans ton regard,
tu débordes du mien.
 

 

Human
Image tirée du film "Human" de Y. Arthus Bertrand

 

 

10 octobre 2015

Noir et blanc

Sur le damier 
noir et blanc
en vers de vie
en flamme d'Ô
la vieille  Dame
s'étend et répand
le feu de l'aurore
Noir et blanc de deux cœurs 
miroir où s'effleurent les couleurs
Derrière les tains de l'automne
ni terre ni ciel
mais l'éphémère
Blancheur d'une page
d'où s'envole l'ether
sous les caresses demain

rose-234483_640
pixabay.com

 

 

Publicité
<< < 1 2 3 4 > >>
Esprits Rebelles

La poésie est un chant et une parole.
C'est une parole qui parle à la parole de l'homme et qui permet, si elle est entendue, la part miraculeuse de l'existence - Gabriel Mwènè Okoundji -



Accueil
Pensées
Recueil de Poésie
Contact


Publicité
Derniers commentaires
Publicité