D'un clin d'œil ravageur le soleil a fait pâlir la lune.
Déconcertée, elle s'est cachée derrière la colline.

D'une œillade assassine, la lune a fait rougir le soleil.
Intimidé, il s'est mussé derrière l'horizon.

La nuit s'en vient
sur un vol de chauve souris
et la voix du vent
Sous un dôme saphir, les arbres donnent un concert.

Rarement, il vient
l'oiseau à la rouge gorge
faire un festin.
Ce matin il est venu. Il m'a volé ta pensée.

L'averse soudain
fait sautiller sur l'herbe
des perles de froid.
D'un coin de ciel déchiré, s'échappe un fil de lumière.

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En un instant
le sol est jonché de perles
Le ciel se secoue.
En un instant tout est blanc, le vallon et l'empyrée.

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Seulement la nuit
s'entend le chant du ruisseau
au fond du vallon.
Au fil de l'eau ta pensée brille sur le firmament.

La prairie s'éveille.
J'ai remisé mes souliers
et chemine nue.
Le printemps s'inscrit en braille et mes pieds lisent ta voix.

Un rouge gorge
s'est posé un bref instant
sur la pensée frêle
Encore ébouriffé de nuit, un rêve traîne

Au couchant de la nuit,
la lune s'offre au jour.
Le marronnier pleure.
Le feu des songes s'éteint laissant une aube de braise.

Un froid acéré
étreint l'esprit au levant.
La lune est dorée.
Son halo indigo s'attarde dans le marronnier.