Un tout me traverseLe corps comme un bois
Un tout me traverse
Le corps comme un bois poreux
Rameaux dans le dos.
Un tout me traverse
Le corps comme un bois poreux
Rameaux dans le dos.
La lune noire éclaire la nuit
allumant mille feux sur la voûte saphir.
Un rêve glisse sur l'herbe toute perlée d'étoiles,
nostalgie d'un émoi englouti,
d'une plume sur le bout de mes doigts
dessinant le frémissement d'un parfum.
Il y avait le chant du ruisseau
et ton souffle sur la rondeur de mon sein ;
La tourterelle dans le cyprès
et le printemps qui ruisselait dans ton regard
brûlant la courbure de mes hanches.
L'herbe mouillée est froide sous mes pieds.
Le dome étoilé se tait.
Sous la lune noire, terne est le rythme du cœur,
sans couleur la plume et les mots.
Les bleus s'en sont allés.
Comme tout est silencieux !
Au sol, la lune luit de cette absence
laissée par un voleur inattentif.
Sous la fenêtre ronde, un petit grain a posé
juste assez de douceur dans la poussière.
Le rêve prend son envol.
Ton Amour Est.
Comme le matin du jour,
pas plus.
Comme le crépuscule de la nuit,
pas moins.
Comme l'ombre du soleil,
Il est jeu, danse, pas de deux
sans l'émoi sous le toit des étoiles.
Il Est.
Comme le rai d'un rêve
troublé de lumière.
Comme le dessin du souffle
agité d'ombres voletantes.
Comme un éclat de bonheur déchirant le silence,
pas plus.
Comme un baiser sur un morceau de miel,
pas moins.
Sur l'envers de l'inoir, Il se pose.
Silhouette tremblante, reflet d'un souvenir.
Pas plus.
Etincelle d'éternité, embrasement perpétuel.
Pas moins.
Trace laissée par le cœur
sur l'endroit d'un espoir versant l'inespérance.
Pas plus.
Eclisse enflammée enfoncée dans le jour de la nuit.
Pas moins.
Ton Amour Est.
Valeur absolue de mon âme aliénée,
moins que moi, plus que Toi,
émoi du Je suis.
« Se relever, même si parfois on n’arrive pas à se raccrocher à la vie, qui file à toute vitesse. Avancer, malgré les images d’horreur qui tournent en boucle dans la tête. Aller vers l’humanité, car l’humain était au rendez-vous ce jour-là ».
Christelle, rescapée des attentats de Bruxelles du 22 mars 2016
Haine sans frontière.
Le printemps vole en éclats
La douleur est guerre.
Dans le silence du bruit, le cri d'un chardonneret.
Nous ne sommes plus une terre de paix,
nous ne sommes plus une terre d'accueil.
Qu'avons-nous fait de notre cœur ?
C'était il y a longtemps, la mémoire s'en souvient.
La terre était fertile, c'était une terre d'asile
où dans les chants se propageaient les liens.
Caïn avait tué Abel, oui je me le rappelle.
Mais depuis les grandes eaux,
de Victor Hugo à Lorca, en passant par Celan,
Khalil Gibran et Ben Jelloun,
les cœurs rebelles ont fructifié.
Que sommes-nous devenus ?
Nous ne sommes plus une terre de paix,
nous ne sommes plus une terre d'accueil.
Il y eut pourtant tant de semeurs.
En ce temps là les cœurs étaient féconds
ensemencés par Saint Exupéry, Apollinaire et Giono,
et nous pensions les guerres bien loin
car nous savions, à l'autre, tendre la main.
Les portes étaient ouvertes et les batteuses en juillet
fêtaient le grain dans les grenier garnis.
Nous partagions le pain et n'étions pas avares de joie.
Que s'est-il passé aujourd'hui ?
Nous ne sommes plus une terre de paix,
nous ne sommes plus une terre d'accueil.
Les épines ont poussé, si noires malgré leurs fleurs.
Nos cœurs sont des ronciers portant des mûres si sures.
Nous ne sommes plus une terre fertile,
nous en avons banni Camus
et nos âmes sont débiles, Dostoïevsky est loin.
Le cœur s'étiole en jardin clos, mais tout comme le roseau,
si on lui donne un nay, il chante.
De proche en proche, sa voix s'entend,
de proche en proche, elle enfle et se répand.
Qu'avons-nous fait de notre souffle,
que faisons-nous de notre voix ?
Nous ne sommes plus une terre de paix,
nous ne sommes plus une terre d'accueil.
Qu'avons-nous fait de notre terre,
que faisons-nous de notre cœur ?
Nous ne sommes plus une terre de paix,
nous ne sommes plus une terre d'accueil.
Réveillez-vous, esprits rebelles !
Les moutons sont sans cœur et les loups n'ont pas d'âme.
Réveillez-vous, semez demain.
Donne moi le nay et chante.
l'utopie est un rêve ensemencée de liens
et la terre est fertile qui est une terre de paix
et la terre est féconde qui est une terre d'accueil.
En hommage à Michelle décédé le 11 janvier de cette année 2017
Sinueuse est la route nous ramenant vers nous
Au-delà,
un pays aussi vaste qu'une trace de Toi,
un monde à incarner,
une poésie à dire,
un silence à chanter.
L'absent est une fragrance,
promesse du parfum à venir d'une rose en bouton
qui n'en finirait pas de ne pas s'ouvrir.
Présence sur la route sinueuse de nos pensées
nous ramenant vers nous.
Après chaque virage, Ton visage.
Les lacets défont les pensées
et les voilà qui s'envolent.