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Esprits-rebelles
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25 novembre 2015

Melancolia

Parfois, lorsque je plonge dans ton regard,
je voudrais goûter tes lèvres à nouveau
mais tu m'as déjà embrassée.
Je voudrais me blottir dans tes bras,
tu es tout contre moi.
Je voudrais m'unir à toi,
tu n'es pas séparé de moi.
Quelle est donc cette mélancolie
qui fait briller de pluie les dernières feuilles,
qui fait s'envoler de noirs papillons sur l'azur ?
Quelle est donc cette vague dans l'âme
submergeant tout mon être ?

J'ai bu l'eau qui étanche toute soif,
mangé le pain qui comble toute faim
pourtant, je cherche encore le désir
pour boire à nouveau à ta source :
Tu coules en moi et je n'ai plus soif ;
pourtant, je cherche encore l'envie
pour savourer à nouveau ton miel :
Mon cœur est rucher et je suis rassasiée ;
pourtant, je cherche  encore le feu
afin d'être à nouveau brûlée :
Tu resplendis en moi, lumière sans ombre 
réchauffant mes jours et mes nuits.

Sur le gris et le noir de la terre,
une fleur épanouie.
Flamme vermeille encore émerveillée
de ce baiser débordant de ton cœur,
que j'ai goûté dans une brève étreinte,
offert au monde, à mon âme transie.
D'un manteau de givre couverte,
je me souviens et je vais au delà de l'attente
dans la lumière blafarde
couvrant l'espace qui s'écoule entre nous,
sur le sable brûlant d'aimer
de ce fleuve pleurant la nuit au matin.

Et l'aurore éperdue voit
le sang de la terre éclabousser le ciel
de chair et de cris, hurlements dans la nuit.
Exsangue, le ciel se répand sur la terre
en pruine cendrée de larmes.
Et moi au milieu,
je te cherche pour porter à mes lèvres
ces mots que tu ne diras pas
mais que je crie sur les pavés mouillés
en lettres sanguines.
Et toi ailleurs,
tu recueilles les pleurs  oubliés.

L'absence n'est pas ce vide autour de moi,
elle est ce plein en mon sein fécondé.
Elle est caresse sur l'envol de mes rêves,
sur l'envie de la mort qui a fauché leur pas
et surtout sur ce rien laissé par le départ,
sur ce tout au présent,
instantané de vie par tes lèvres donné,
comme un calice pour m'abreuver à jamais.
Ainsi l'ancolie pourpre,
elle est une coupe qui te déverse
dans ma bouche si avide de toi,
de ces fruits, de froid, rendus matures.

Entre nous, une poussière numineuse
danse la brume au matin,
virevolte l'air dans les roseaux,
exaltation au crépuscule
des chênes délivrés de leurs feuilles,
dénudés par le souffle de l'automne.
L'ombre de la nuit nous relie.
De l'orient à l'occident elle s'étend,
semant d'étoiles les destinées contraires.
De la terre jusqu'au ciel, l'eau retombe en lumière
et lorsque je plonge dans ton regard,
tu débordes du mien.
 

 

Human
Image tirée du film "Human" de Y. Arthus Bertrand

 

 

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Commentaires
D
Et ben j'ai cherché, et relu et recherché...<br /> <br /> Mais non, je ne trouve rien d'autre à dire que "c'est vraiment très beau !".<br /> <br /> Bonne soirée. Pas trop mélancolique, hein :-)
Répondre
B
clap clap clap<br /> <br /> juste sublime...<br /> <br /> belle soirée !
Répondre
Esprits Rebelles

La poésie est un chant et une parole.
C'est une parole qui parle à la parole de l'homme et qui permet, si elle est entendue, la part miraculeuse de l'existence - Gabriel Mwènè Okoundji -



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