Les mots - Mylène Farmer/Seal
Corps accords des cœurs
à l'heure où s'éteignent les lampions de la nuit.
Les lèvres murmurent dans le vent
les papillons de vie qui viendront se poser
sur les seins tendus d'amour,
béants de chavirer dans la nudité.
Corps à corps aimants.
L'ombre tout contre la lumière
épouse les cœurs essoufflés de s'aimer.
Les mains dessinent le jour,
touché ardent sur la harpe de l'être,
encore vibrant d'une brune à la chevelure d'argent.
En ré mineur, la toile se tisse
et s'emperle d'eau vive,
de sève jaillissant des entrailles de l'âme.
Peau contre peau, je m'accorde à ton corps,
chair contre chair, je me dépouille et te révèle.
Tu me dénudes de ton feu.
Corps à cœur vivant.
De l'impudeur des amants
émane la source première surgie du premier âge.
Je t'embrasse et t'enlace, tu te dresses et m'élèves.
Je me cabre et me tends, tu me combles et m'apaises.
Tu m'accordes à l'aurore qui déshabille le ciel.
La pluie sur ma peau
me dit la caresse du ciel
et tait le sang qui ruisselle.
Le vent dans les branches
murmure les baisers égarés
et cèle les cris des armées.
Tes yeux recèlent la tendresse oubliée
sur un pétale de pensée,
me détournent des ronciers
stériles d'avoir fleuri au cœur d'un été
desséchant la terre d'une brûlure amère
et tarissant les cœurs, même les plus volontaires.
Entre les quatre murs de l'inespoir,
tu déplies le noir,
libérant tous les arcs de pluie
et répands dans mon cœur
des larmes tout en couleur.
Elles tachent la page blanche.
L'écrit éclabousse l'aurore
d'une guerre âmicide.
L'épareuse fauche le ciel
sans plus laisser de chance aux compagnons
d'envahir les talus de nos cœurs
et me laisse sans pareterre où te semer.
A l'autre bout du fil de ta voix,
je me faufile entre les cimeterres
dressés sur les sentiers militaires
de saints ivres de grandeur ;
je cherche la lumière qui perle sur le fil,
entre les stèles des nécropoles.
Entre les murs de pierres,
une pensée sauvage me raconte la pluie,
les larmes du ciel et ton sourire.
Le souffle de tes doigts sur ma peau
me caresse de tes lèvres
au regard du ciel qui s'entrouvre.
Les mots se mussent
dans les silences,
murmurent tout haut,
ruissellent tout bas
de ce feu allumé à nos corps,
embrasse de nos cœurs.
L'éternité de l'instant
retient l'élan
sur l'expir du sable écoulé.
Fado veut dire destin. C'est le destin que l'on accepte et qui fleurit la vie.
Le Fado est la magie de la vie. C'est le partage, la magie des cœurs qui donnent. Pas seulement celui qui chante. Celui qui écoute aussi.
Katia Guerreiro
J'ai un amour,
Que je ne peux avouer
Mais que je peux pleurer
Amour pécheur, Amour d'amour,
Amour de miel, amour de fleur,
Amour amer, amour majeur,
Amour aimé !
J'ai un amour
Amour douleur, amour majeur,
Amour pleuré en mode mineur
En mode mineur, le majeur du Fado !
Pleurant je pleure,
majorant la grandeur de la mer
Je n'aurai de cesse de t'aimer
Ô mon amour pécheur.
Il était une hirondelle
qui annonçait le printemps
Et j'étais qui j'étais
Amour pécheur, Amour d'amour
Amour de miel, amour de fleur,
Amour amer, amour majeur,
Amour aimé !
J'ai un amour
Amour douleur, amour majeur,
Amour pleuré en mode mineur
En mode mineur, le majeur du Fado !
Pleurant je pleure,
majorant la grandeur de la mer
Je n'aurai de cesse de t'aimer
Ô mon amour pécheur.
Fado majeur
chanté en mode mineur
Pleurant d'amour douleur
Douleur d'un Bien et mal Aimé
Tenho um amor
Que não posso confessar...
Mas posso chorar
Amor pecado, amor de amor,
Amor de mel, amor de flor,
Amor de fel, amor maior,
Amor amado!
Tenho um amor
Amor de dor, amor maior,
Amor chorado em tom menor
Em tom menor, maior o Fado !
Choro a chorar
Tornando maior o mar
Não posso deixar de amar
O meu amor em pecado!
Foi andorinha
Que chegou na Primavera,
Eu era quem era!
Amor pecado, amor de amor,
Amor de mel, amor de flor,
Amor de fel, amor maior,
Amor amado!
Tenho um amor
Amor de dor, amor maior,
Amor chorado em tom menor
Em tom menor, maior o Fado!
Choro a chorar
Tornando maior o mar
Não posso deixar de amar
O meu amor em pecado!
Fado maior
Cantado em tom de menor
Chorando o amor de dor
Dor de um bem e mal amado!
Tout au fond de mon coeur
il y a un océan de larmes
d'où naît à l'aube première
une brume légère
voile glissant doucement
sur la face du jour
Ton Souffle la dissipe
dévoilant l'horizon
laissant à la surface une myriade d'étoiles
reflet de Ta lumière
Il suffit parfois d'une larme
pour la contempler
Tout au fond de mon coeur
il y a un océan de perles
ruissellement de prières
des fleurs au petit jour
buvant les larmes du ciel
Le soleil s'égoutte
et les âmes assoiffées
boivent sur les arbres
la rosée laissée par les ailes des anges
quand en s'ébrouant de la nuit
ils déposent l'espoir
en gouttelettes d'argent
Au fond de l'océan
il y a Toi en qui je me noie
Les âmes assoiffées
exsangues de ciel
puisent au cœur du vent.
Par l'abyme d'un naître,
L'or de la Déesse
s'échappe d'un cœur
au fil d'une aube
ruisselante.
Alcyan
Café brûlant.
Le cercle d'onyx fumant et brillant
boit le regard
qui se perd dans autre part.
Debredinoire sombre
où s'égarent les pensées.
Café noir.
Une vague dépose un trapèze,
morceau de ciel où s'accrocher
pour ne pas sancir,
pour ne pas engloutir
et la brûlure et le noir.
De gorgées en goulées,
le disque noir se rétrécit,
le cœur devient moins lourd.
Au fond d'une tasse,
un peu de marc, froid,
sans histoires.