Vieille lune
Ô lune où t’en vas-tu ?
Sur l’azur je te vois disparaître.
Comme le soleil pleure sa blanche aimée,
je pleure
l’Amant qui dans mon cœur
n’éclaire plus mes nuits.
Le fleuve d’étoiles emporte ta lumière,
emporte mon désir
d’écrire.
Ô lune, le monde s’est tu.
Il n’y a plus de murmures pendus à nos fenêtres,
le soleil a cessé de brûler,
il a perdu de son ardeur
et doucement se meurt.
La nuit grandit.
Elle est sombre de se taire,
sombre d’avoir vu périr
les rires.
Ô lune, je ne sais plus.
J’erre au fond de mon être,
je cherche mon Bien-Aimé.
J’effleure
l’absence de ta rondeur
et me blesse au fragment qui luit,
éclat d’une vie éphémère
qui se déchire
sur un sourire.
Ô lune, reviendras-tu ?
Tu disparaîs. Je reste à naître.
Portée par le fleuve lacté,
je demeure
dans l’inachevé d’un coeur.
Son amour me nourrit
et abreuve la plume sorcière.
Qui dessine les dires
de Mimir.