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Esprits-rebelles
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24 avril 2013

Abandon

Parfois, la rebellion on y croit plus. Parfois, le désert semble trop grand, trop vaste, trop vide. Le traverser semble impossible. Le vent a soufflé des nuits durant et les chemins de la sagesse, vers Orphalèse, se sont perdus. Je n'entends plus le chuchotement du crieur des dieux. Les Eclats de silence se sont tus.

Tant de mots couchés sur le papier. Des milliers, des millions. Ils sont comme les étoiles une nuit de tempête. Personne ne les voit. Personne ne les entend. La Voie et ses vertus se sont déchirées en multiples fragments, enseignements non lus. Je voudrais galoper vers cette liberté promise, "gehen deine Lichtspur nach", au fil de ces poésies d'autrefois.

L'écume a recouvert le sable, le rire a effacé les larmes, à moins que ce ne soit l'inverse. Les larmes ont englouti les rires. Du grand sommeil des éveillés, aucune béatitude ne vient. Juste une déchirure, puis la quiétude, peut-être. La petite voix cesse de chuchoter, les mots restent enfermés. Alors avant le grand silence, je m'en irai. Je suivrai les cygnes sauvages, je m'en retournerai vers la profondeur de ce Nord et le dit du désert fredonnera pour moi le chant des dunes, peut-être...

La citadelle des ombres a refermé ses portes, je ne cours plus avec les loups. Je pose encore une fois mes mains sur le clavier. La plume s'est envolée, je regarde ses arabesques. C'est ce que je préférais, ses ciselures de chines pour dire cet indicible. A trop vouloir les dessiner, les mots se perdent, s'oublient. Aujourd'hui, je prie. La Déesse est haute dans le ciel. Elle illumine la nuit alors peut-être, oui peut-être que la paix sera toujours présente.

Je referme ces livres, compagnons ivres de mes silences. Je renferme les mots, je les laisse dormir. Ils n'ont pas besoin de mes larmes, ni de mes rires. Je relâche la vie, elle se débrouille très bien sans moi.
Les mots parfois, ne sont guère que de vains oripeaux.

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23 avril 2013

La mie de la nuitDans le ciel la lune luitchant

La mie de la nuit
Dans le ciel la lune luit
chant du rossignol

20 avril 2013

La Terre est à genou

La Terre est à genou.
 Sur son front dressé était tracée la Vie. Les cieux brillaient et éclairaient la nuit. Qu’avons-nous fait de nos ténèbres ? Elles ont grandi en nous, elles ont surgi partout et nous ont ôté le souvenir des premiers temps.

Le Terre est à genou.
Sur son front courbé nous avons effacé le souffle et les troupeaux prospères s’en sont allés. De notre boue informe, nous ne savons que faire. Nous bâtissons des villes et des empires, mais nos maisons s’étiolent, l’abandon les fissure. Nous effaçons les points qui relient nos demeures, nous refermons les portes et l’eau n’emporte plus nos vies.

Le Terre est à genou.
Dessus son front, même la Mort s’en est allée.  Pourtant, je sens encore le cœur d’un nouveau-né. Le premier souffle viendra l’animer. Les points sur les paumes tracés, nous diront cet amour qui fait battre nos vies. Le flux et le reflux du temps, l’essence du silence dont tout advient. Entre hier et demain, Je Suis, Tu Es et entre nous ce trait d’union. Infini qui ne se dit pas, qui relie ciel et terre et donne vie  à cette glaise.

La Terre est à genou mais moi je veux rester debout.
Sur son front incliné, je veux tracer les signes, je veux tracer la Vie et aimer encore, au-delà de la Mort, même les assassins  car chaque jour je naîs et chaque jour je meurs et le Silence est ma demeure. L’Amour est sa lumière. Lui seul peut faire fleurir la nuit. Alors, en nous, les ténèbres  ne seront plus obscures et nous nous souviendrons des premiers temps.

 

19 avril 2013

J'ai fait l'amour avec la Mort

J'ai fait l'amour avec la mort
J'ai effeuillé son corps
pour toucher ton absence
J'ai embrassé le vent
j'ai goûté son essence
Il était si vivant

J'ai fait l'amour jusqu'au levant
et la mort en suivant
les lignes de ma peau
m'a montré tous les charmes
de la plaine du Pô
et essuyé mes larmes

J'ai fait l'amour c'était demain
je sens encor tes mains
tes lèvres sur les miennes
baiser du bout des doigts
mes lèvres sur les tiennes
les ai rêvées tu vois

J'ai fait l'amour avec la mort
elle m'a prise si fort
mon cœur ne battait plus
j'étais ivre de toi
tu n'étais déjà plus
et je tremblais de froid

J'ai fait l'amour avec ta mort
je n'ai aucun remords
J'ai caressé l'Autant
il m'a dit ton désir
Ce sentiment ardent
je ne veux pas le fuir

Le crépuscule et le levant
me racontent l'Avent
La rose a refleuri
elle me dit ta passion
ardeur inassouvie
d'un amour déraison

Mon Bien Aimé tu es parti
Mais dans mon cœur tu vis

18 avril 2013

Être comme un puit sans fond pour l'Amour, comme

Être comme un puit sans fond pour l'Amour,
comme un reg asséché pour la haine,
comme une pluie de printemps pour la compassion.

Lorsque le cœur est empli, il reste bien peu de place pour tout le reste. Par quoi le remplissons-nous ?

 

 

 

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18 avril 2013

Cris et pleurs au bout du filcolère et

Cris et pleurs au bout du fil
colère et désespoir
Acide bile

11 avril 2013

Un fil

Au delà du temps j'ai suivi le fil
d'une trame gracile
tissage de Soi

aux dessins de Toi

Fil ténu et infime

tendu sur l’abîme

où perle la rosée

comme une larme posée

Il accroche la lumière

souligne l’éphémère

Ce fil me relie

Ce fil me délie

 

 

 

 

 

 

http://cielunatic.free.fr/spectacles/ariane.htm

 

 

 

 

 

10 avril 2013

Les seuls fois où nous avons parlé de Dieu,

Les seuls fois où nous avons parlé de Dieu, j'étais en colère. Nous parlions de religion. Je défrichais la Terre et tu semais. Aujourd'hui nous parlons de tout et de rien, des petites choses qui font la vie. Je ressens qu'Il Est. Nous n'en parlons pas.

9 avril 2013

Un battement d'aileà la tombée de la nuitEnvol de

Un battement d'aile
à la tombée de la nuit
Envol de l'effraie
Clouée aux portes des granges

l'ombre ne sourit plus

9 avril 2013

Naître

« Il nous faut naître deux fois pour vivre un peu, ne serait-ce qu'un peu. Il nous faut naître par la chair et ensuite par l'âme. Les deux naissances sont comme un arrachement. La première jette le corps dans le monde, la seconde balance l'âme au ciel.»
- La Plus que Vive.- Christian Bobin

Certaines femmes ont cette faculté de s'accoucher elles-même. D'autres, pour qui la naissance ne se présente pas très bien, ont besoin d'aide. Je n'ai pas eu de sage-femme à mes côtés. J'ai eu bien plus. Tu étais là, mon Ami et tu m'as accouchée de moi-même. S'il faut naître deux fois pour vivre un peu, je dirais qu'il faut mourir deux fois pour vivre vraiment. La première mort donne naissance à la chair, la seconde enfante l'âme. Parfois, l'enfant est là. Il est bien vivant dans le sein de sa mère, mais parce qu'il ne veut pas mourir, il ne peut naître. J'ai bien failli ne jamais naître. Bien avant que je n'advienne, je t'avais prénommé "le Passeur d'Âmes". Peut-être savais-je déjà, alors que je n'en étais encore qu'à mes premiers balbutiements, que tu me mettrais au monde.

L'âme en naissant est éclaboussée de lumière. La mienne fut ointe de ton Amour. Je me suis vu mourir et il n'y avait personne pour me donner l'extrême onction. Pour me dire l'espoir au plus noir de la nuit. Toi, tu étais là pour me donner l'onction de Vie.

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La poésie est un chant et une parole.
C'est une parole qui parle à la parole de l'homme et qui permet, si elle est entendue, la part miraculeuse de l'existence - Gabriel Mwènè Okoundji -



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